Beastie Boys

Sur "To The 5 Boroughs", les Beastie Boys annonçaient un retour à l’esprit potache de leurs débuts, tout en prônant un contenu politique résolument anti-Bush. Mais après quelques annonces on apprend que leur dernier album, "The Mix Up", est entièrement instrumental, avec des titres de Jazz / Funk se rapprochant de "The In Sound From Way Out !". On retrouve donc Mike D à la batterie, Adam Horovitz à la basse et Adam Yauch à la guitare. Le trio est aussi accompagné de Money Mark aux claviers et d’Alfredo Ortiz aux percussions. Voilà qui présage d’un mélange des genres plutôt alléchant …

A l’écoute de l’ensemble du disque, on se laisse gentiment embarquer dans ce mélange de funk, jazz, rock et dub. Mais si la plupart des titres groovent plutôt bien, on ne peut s’empêcher de regretter le manque de tour de force vocaux qui constituait l’essence même de ces enfants terribles du rap. Et si le flow, volontairement absent, semble avoir fait défaut, on a l’impression que l’Amérique est devenue beaucoup trop déprimante pour le hip-hop décontracté des Beastie Boys. Malgré l’indéniable qualité de ces morceaux, on préfère se replonger dans les collages talentueux des précédents albums plutôt que la totalité de ces titres joués de façon assez sage.

Sur B For My Name, les Beastie Boys jouent comme s’ils préparaient la bande originale d’un film de Blaxpoitation des années 70, entre "Shaft" et "Foxy Brown". Avec Suco De Tangerina, ils installent une ambiance atmosphérique plus proche du dub et de l’électro. Mais sur 14th St. Break, si la basse est particulièrement ronde, les riffs de guitare plutôt chauds, les rythmiques solides, et les claviers planants, il faut bien reconnaître que le morceau peine à décoller. C’est avec Off The Grid que l’ensemble dépasse un peu le côté "collection de samples funky". Au bout de quelques titres assez similaires dans leur construction, un sentiment de lassitude s’installe progressivement pour se transformer en ennui.

On suppose que "The Mix Up" constitue juste une parenthèse permettant au groupe de retrouver le talent et la cohérence affichés sur un "Hello Nasty". Si l’on en reste aux dernières déclarations des Beastie Boys, ces derniers n’ont pas décidé de se taire à tout jamais. Espérons donc qu’ils redeviennent de sales gosses…