Burzinski

Il suffit parfois de quelques échanges courtois sur la toile, au détour de certaines conversations virtuelles, pour découvrir un artiste. C’est ainsi que cet EP de Burzinski est arrivé jusqu’à nous, et à la première écoute de « Ghostly Female Faces » on devine là comme un exégète supplémentaire de notre spleen automnal. Ca doit […]

Ca doit peut être venir de la pluie, mais l’écoute de « Ghostly Female Faces » colle plutôt bien à la période de ce mois de Novembre. Le chant sombre et grave de Burzinski évoque parfois celui d’Aidan Moffat, celui de l’éclair de lucidité des lendemains de cuite, tandis que les mélodies lentes et slowcores rappellent de temps en temps celles de Hood, dans la façon dont guitares et basses semblent naviguer en mode mineur, d’arpèges tristes en accords abattus …

Autant dire que la musique de Burzinski ne véhicule pas la joie de vivre, mais elle évite heureusement l’auto apitoiement grâce à des structures fortes dans ces compositions. D’entrée de jeu, on est soufflé par la basse profonde de Ghostly Female Faces, A Useless Tale et surtout The River. La tristesse ne vire pas complètement à la noirceur et Burzinski préfère apporter une forme d’espoir grâce à quelques envolées pops, qui font décoller l’essentiel de ces morceaux plutôt précieux.

« Ghostly Female Faces » réussit à garder intacte l’émotion qui traverse les vingt minutes de ce très bel EP. De quoi donner envie de pauser les oreilles sur « Untimely Tales », le premier disque autoproduit de Burzinski en attendant impatiemment la suite, tout en espérant que le passage sur un format plus long ne fera pas baisser l’intensité de ces compositions. Plus qu’un disque, un compagnon pour votre automne.