Et si les années 2010 étaient celles du retour du rock, le vrai, qui sent la sueur et qui est beuglé par une outre bourrée entre deux déluges de larsens ? Marre de ces jérémiades chantées par des voix de falsetto, on veut que ça chante faux, que ça chante fort, que ça joue des coudes […]
Et si les années 2010 étaient celles du retour du rock, le vrai, qui sent la sueur et qui est beuglé par une outre bourrée entre deux déluges de larsens ? Marre de ces jérémiades chantées par des voix de falsetto, on veut que ça chante faux, que ça chante fort, que ça joue des coudes aux premiers rangs des concerts. Les années 70 ont eu le punk, les années 90 le grunge, il serait temps que le XXIème siècle ait sa décennie rock.
Tout cela reste pour l’instant du domaine de l’anticipation (ou de la nostalgie bas du front), la preuve l’an dernier Thurston Moore et Jay Mascis, deux grandes gloires du rock couillu des 90’s, ont sorti chacun de leur côté un album de…folk ! Deux excellents albums soit dit en passant mais si l’on ne peut plus compter sur Sonic Youth et Dinosaur Jr pour nous donner notre dose de rock bruitiste un peu crade, sur qui peut-on compter ?
La réponse se trouve peut être dans « Attack on Memory », le troisième album de Cloud Nothings. On savait Dylan Baldi doué depuis ses débuts mais le jeune américain (tout juste 20 ans) avait besoin d’un guide pour canaliser ces poussés de créativité aussi vivaces qu’un excès de sébum sur le visage de l’adolescent qu’il était encore il y a peu. Quel meilleur guide que Steve Albini pouvait rêver Dylan Baldi pour son troisième album ? Franchement on ne voit pas. Le producteur emblématique des années 90 (Nirvana, Pixies, PJ Harvey…) s’est donc attelé à la tâche et le résultat est on ne peut plus concluant.
Moins lo-fi que ses prédécesseurs, « Attack on Memory » joue dès les deux premiers titres la carte emo/post-hardcore : voix hurlante, rythmique lourde, guitares galopantes (No Future/No Past ; Wasted Days). La suite de l’album fait mine de verser dans une power-pop efficace mais moins intéressante (Fall In ; Stay Useless) avant de revenir à l’attelage hardcore de départ sur l’instrumental Separation et plus encore No Sentiment. Pour finir, comme un symbole, Cut You est un joli hommage à Dinosaur Jr, Sonic Youth et aux 90’s. Un avant-goût d’un retour en grâce d’un rock plus viscéral que cérébral ? On l’espère.
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- Publication 853 vues24 février 2012
- Tags Cloud NothingsCarpark Records
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