"> Cloud Nothings - Here and Nowhere Else - Indiepoprock

Here and Nowhere Else


Un album de sorti en chez .

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2 ans après l'excellent "Attack on Memory", Cloud Nothings est enfin de retour : si à l'époque ils avaient pris tout le monde par surprise, nous les attendions cette fois de pied ferme, et nous n'avons pas été déçus.

Ne cherchez pas dans « Here and Nowhere Else » une réinvention de la musique du groupe comme Dylan Baldi avait su l’accomplir il y a 2 ans, on retrouve ici guitares en avant, fûts martyrisés et refrains implacables planqués derrière un déluge sonore. La différence essentielle réside ailleurs, dans l’esprit : plus question de vivre dans le passé, il est temps de vivre l’instant présent et nulle part ailleurs.

C’est de fait une énergie différente qui propulse l’album au long de ses trente-deux minutes, moins fataliste que par le passé. Si une comparaison spontanée avec les tout aussi phénoménaux Japandroids serait tentante, Cloud Nothings reste loin de l’idéal de célébration de la jeunesse des Canadiens ; ici on survit au jour le jour et on se dit que c’est déjà pas si mal. Musicalement le trio invoque tout ce que le rock le plus nerveux des vingt dernières années a pu compter de mieux : la fougue de Jawbox ou Drive Like Jehu habite Giving Into Seeing tandis que Psychic Trauma démarre comme un trésor caché de The Thermals avant de lorgner du côté de Nirvana, figure tutélaire évidente du groupe et on pensera par moments aussi bien à Sonic Youth qu’au Green Day de « Dookie ». Ce patchwork d’influences est loin d’être un problème, la personnalité de Dylan Baldi rayonnant à travers l’album et la débauche d’énergie dépensée par chaque membre emporte le tout dans une fuite en avant permanente.

La batterie fait la course en tête, la voix de Dylan Baldi est régulièrement au bord de la rupture, chaque riff semble rapprocher son morceau de l’implosion mais tout tient, même dans les quelques moments où le groupe semble complètement s’abandonner comme sur les dernières minutes de Pattern Walks, rappelant l’orgasme sensoriel qu’était Wasted Days, second morceau de « Attack On Memory » et toujours sommet de la discographie du groupe. Sommet tutoyé sur le dernier morceau de l’album, I’m Not Part of Me, chanson de rupture, guide de survie, hymne power rock, manifeste musical et bien plus que tout ça à la fois.

Si on avait follement aimé « Attack On Memory », sa seconde moitié avait à l’usure fini par lasser, on est prêt à parier que ça ne sera pas le cas de ce « Here and Nowhere Else » qui se révèle un peu plus à chaque écoute; il partage en tout cas avec son prédécesseur cette capacité à nous capturer dans son univers, nous faire partager ses émotions à fleur de peau et à imprimer au fer blanc ses refrains dans la partie la plus primale de notre cerveau.

Chroniqueur
  • Pas de concert en France ou Belgique pour le moment

Tracklist

  1. Now Hear In
  2. Quieter Today
  3. Psychic Trauma
  4. Just See Fear
  5. Giving Into Seeing
  6. No Thoughts
  7. Pattern Walks
  8. I'm Not Part Of Me

La disco de Cloud Nothings