Ici, on y connaît que dalle à la vénerie, on connaît les sons de Deerhunter et cela suffit largement à égayer nos mornes weekends hivernaux.
Toujours aussi loufoque et créatif, Deerhunter nous avait enchanté avec son sixième album en octobre de cette année glauque que nous nous escrimons tous à oublier. Nous n’étions bien entendu pas passés à côté parce que, voyez-vous, la team de Bradford Cox condense pour nous tout ce qui nous émoustille dans la musique indépendante : exotisme et inventivité.
Autant « Monomania », le précédent LP, nous avait laissé un goût une paille fade voire pas agréable, autant ce « Fading Frontier » n’en finit pas de charmer nos sableuses. Ce disque est né en 2014 après un accident de voiture dont Bradford est sorti sévèrement blessé mais qui selon ses dires a libéré son énergie créatrice : nous ne pouvons qu’acquiescer.
Attention toutefois, si vous n’êtes pas familier des américains, votre rencontre avec cet album sera un peu problématique, la bête n’est pas facile à dompter, il vous faudra patience et persévérance pour en apprécier un à un les 9 titres.
Quand vous aurez bien fini de l’apprivoiser, invitez des novices et mettez ce « Fading Frontier » en arrière plan sonore d’une soirée où les vins capiteux auront fini de sensibiliser les plus stoïques, vous ne tarderez pas à être interrogé : « C’est bien ton truc qui passe là, c’est quoi ? »
All The Same, vous embarquera dès l’incipit avec son mellotron, ses fulgurantes percussions éclectiques et la voix lascive du chanteur/leader escogriffe. Vous passerez de morceaux vaporeux (Living My life, Take Care, Ad Astra) à des titres électrisants de nature à se faire trémousser les popotins des plus timorés (le définitivement pimpant Snake Skin avec sa crécelle de crotale) et vous serez rapidement happé par Breaker, son tempo enlevé et son gimmick à 6 cordes qui pour le coup vous emballera dès la première écoute.
Vous l’avez compris, n’hésitez pas, foncez parce que Bradford nous met en garde avec Carrion…
« In the midnight hour
I will lose my power
I will dig my hole
I will become a mole »
Et pour finir, ne vous contentez pas d’apprécier les sonorités…regardez cette belle couverture, il s’agit d’une photographie du projet « Zuma » signée de l’artiste contemporain John Divola.
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- Publication 941 vues2 février 2016
- Tags 4adbradfordcoxdeerhunterfadingfrontierDeerhunter4AD
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Tracklist
- All the Same
- Living My Life
- Breaker
- Duplex Planet
- Take Care
- Leather and Wood
- Snakeskin
- Ad Astra
- Carrion