"> Dillon - 6abotage - Indiepoprock

6abotage


Un album de sorti en chez .

8

Nouvel album de Dillon, après quelques années loin de la musique.

Cela fait cinq ans que la Berlinoise n’avait pas publié de nouvel album. Cinq années durant lesquelles elle n’a pas forcément fait un break mais simplement vécu sa vie de femme puisqu’elle a connu les joies de la maternité, notamment. Mais si Dillon est une artiste discrète à l’univers intimiste et qui n’a jamais publié à un rythme soutenu, ce qui fait que ses « hiatus » entre deux albums ne créeent jamais un véritable vide, quand on la retrouve, on mesure ce qu’on aime chez elle. A commencer par ce grain de voix inimitable, à la fois fragile et profond. Une voix qui nous enrobe immédiatement, tel un chant de sirène.

Par ailleurs, album après album, Dillon n’a fait qu’enrichir son univers musical, et toujours pour le meilleur. Si la base a toujours été electro, sur le très beau « Kind », elle avait enrichi ses compositions toujours soignées de beaux arrangements de cordes et de cuivres discrets pour un résultat bluffant. Alors cette fois, à quoi aurait-on droit ? A mesure que les morceaux défilent, on découvre que « 6abotage » revient à une forme plus dépouillée, dans le sens electro du terme. Plages de synthés, petits rythmes syncopés, quelques courts samples de ci de là. Une base musical qui laisse clairement de la place pour sa voix, espace qu’elle occupe sans hésiter. Car, c’est un fait, ce disque est définitivement celui sur lequel Dillon laisse de côté l’aspect parfois inhibé de sa musique pour adopter un chant ample, sur des compositions volontiers groovy et assez directes. Presque trop ? Sur des morceaux comme Separate Us ou Cry Bebe, si l’impression est très loin d’être désagréable, il y a un petit côté presque trop évident pour qu’on succombe totalement.

Mais c’est précisément quand on commence à craindre que l’album soit un enchaînement de chansons raffinées, bien interprétées mais un brin trop lisses que « 6abotage » commence à convaincre. Il y a d’abord Divine Savior qui démarre sur un tapis sonore plus dur, plus épais, un peu plus tendu. Si le morceau n’est pas en rupture totale avec les précédents, il vient redonner plus de tension et le chant de Dillon, tout en chaloupant sur le refrain, devient un plus grave. <3core, dans la continuité, s’inscrit dans la même veine, la voix fait encore une fois un joli numéro sur le refrain, la petite rupture de rythme au milieu du morceau est du meilleur effet. Dans la foulée, avec Going Down, Dillon revient à une base plus légère mais réussit un titre assez improbable avec une mélodie immédiatement addictive avec un refrain qui tient quasiment du hip-hop. Pour boucler l’album, Dillon s’offre une ligne d’orgue pour encore une fois laisser voguer sa voix avec des intonations inédites, entre naiveté et solennité.

« 6abotage » est une nouvelle démonstration de la capacité de Dillon à faire évoluer son univers sans jamais briser les bases posées au préalable. Son intimisme, sa sensibilité sont toujours là. L’évolution est définitivement une plus grande confiance en elle, en sa voix, dans le plus grand aplomb de ses morceaux. Une nouvelle étape encore une fois validée de belle manière.

Rédacteur en chef

Tracklist

  1. Intro/ Wouldn't You Love?
  2. Soften the Blow
  3. Separate Us
  4. Cry Bebe
  5. Divine Saviour
  6. <3core
  7. Interlude/ Crack
  8. Going Down
  9. 6abotage
  10. Peachy Breath
  11. Outro/ Rhiannon

La disco de Dillon

6abotage8
80%

6abotage

90%

Kind

The Unknown9
90%

The Unknown