"> Dillon - This Silence Kills - Indiepoprock

This Silence Kills


Un album de sorti en chez .

Certains analystes de la création artistique de notre époque, et donc musicale entre autres, déplorent un manque de réelle originalité au détriment d’un recyclage des dernières décennies. Globalement, le constat n’est sans doute pas faux. Cependant, certaines fois, ça peut exaspérer, à d’autres, on peut s’en moquer royalement. Autant le dire tout de suite, "This […]

Certains analystes de la création artistique de notre époque, et donc musicale entre autres, déplorent un manque de réelle originalité au détriment d’un recyclage des dernières décennies. Globalement, le constat n’est sans doute pas faux. Cependant, certaines fois, ça peut exaspérer, à d’autres, on peut s’en moquer royalement. Autant le dire tout de suite, "This silence kills", le premier album de Dillon, se range dans la seconde catégorie. Bien sûr, il serait facile de soupçonner un manque d’objectivité : Dillon a vingt-trois ans, un joli minois, une voix avec un léger grain délicieux et vit à Berlin, ville pour laquelle il est difficile de ne pas avoir un faible. Précisons en outre que sa nationalité allemande ne lui donne même pas l’avantage d’un léger exotisme, puisqu’elle chante en anglais, et que sa musique est extrêmement accessible.

Toutefois, avec ce disque, on peut s’amuser à multiplier les fausses pistes : mentionnez le fait qu’il soit édité par Bpitchcontrol, label spécialisé dans l’électro, et faites écouter This Silence Kills, l’instrumental sans titre en milieu d’album et Abrupt clarity, à quelqu’un qui ignore tout de Dillon, et vous êtes sûr de convaincre votre auditeur qu’il a affaire à un album de genre. Faites de même avec un autre en lui passant Your Flesh Against Mine, Undying Need To Scream et You Are My Winter, et celui-ci en déduira que Dillon fait dans la musique intimiste et introspective au piano. On pourrait encore continuer ainsi. 

Mais alors, quelle unité, quelle logique entre ces morceaux a priori disparates ? La voix, d’abord, toujours juste et sans emphase. La subtilité des arrangements ensuite. Passer de textures synthétiques à un piano ou des cuivres discrets, c’est une chose, mais encore faut-il le faire à bon escient. Ici, la réussite de ce premier opus tient à sa justesse : rien ne dépasse, la ligne directrice, car il y en a bien une, est la parcimonie avec laquelle chaque élément s’intègre dans ces morceaux à l’écriture soignée.  A partir de là, inutile de lancer des comparaisons avec tel ou telle, chacun se fera sa liste personnelle, mais surtout, c’est toujours à Dillon qu’on reviendra. Thirteen Thirtyfive est peut-être le morceau qui symbolise le mieux cet album : plutôt que s’adonner à l’exercice classique de la reprise, Dillon enchâsse dans une chanson originale quelques phrases de Pocketful Of Money de Jens Lekman. Savoir s’appuyer sur les travaux de ses pairs tout en étant capable de faire entendre sa petite musique, ici au sens propre et figuré, c’est une des définitions du talent. Quand on le possède, la course à l’originalité à tout prix devient secondaire.

Rédacteur en chef

Tracklist

  1. This Silence Kills
  2. Tip Tapping
  3. Thirteen Thirtyfive
  4. Your Flesh Against Mine
  5. You Are My Winter
  6. Undying Need to Scream
  7. _________________
  8. From One to Six Hundred Kilometers
  9. Hey Beau
  10. Texture of My Blood
  11. Gumache
  12. Abrupt Clarity

La disco de Dillon

6abotage8
80%

6abotage

90%

Kind

The Unknown9
90%

The Unknown