"> Dionysos - Western sous la neige - Indiepoprock

Western sous la neige


Un album de sorti en chez .

Dire que les cinq musiciens de Dionysos étaient attendu au tournant avec ce nouvel album est un doux euphémisme. En effet, on était en droit de se demander si le groupe de Valence parviendrait à égaler, voir à surpasser le génial « Haïku » sorti il y a déjà trois ans. En confiant la production au grand […]

Dire que les cinq musiciens de Dionysos étaient attendu au tournant avec ce nouvel album est un doux euphémisme. En effet, on était en droit de se demander si le groupe de Valence parviendrait à égaler, voir à surpasser le génial « Haïku » sorti il y a déjà trois ans.
En confiant la production au grand Steve Albini, dont le CV est plus qu’impressionnant (Nirvana, PJ Harvey, Pixies, Jon Spencer Blues Explosion, etc.), Dionysos affiche la volonté de revenir à un son plus brut, plus intense, qui contraste avec la production plus léchée de « Haïku ». Et le résultat est à la hauteur de nos espérances. Le son de cet album est à la fois épuré et puissant et ces arrangements propres à Dionysos n’en sont que davantage mis en valeur. Les violons sont moins présents qu’auparavant mais les synthés sont toujours aussi excellemment bien utilisés et ajoutent des sonorités bizarroïdes qui enrichissent parfaitement la musique volontairement bancale (Pavement, Beck ou dEUS ne sont pas loin) de Dionysos. Aux traditionnelles guitares (acoustiques et électriques), basse et batterie, s’ajoutent également de nombreux instruments additionnels (contrebasse, harmonica, banjo et castagnettes) qui contribuent à étoffer le son de cet album. Enfin, le chant a été très travaillé, grâce notamment à la participation de plus en plus active de Babeth dont les parties vocales sont magnifiques (« Longboard Train », « Song For Jedi », « Anorak », « Longboard Blues »).
La production et l’instrumentation ne déçoivent donc pas mais quid des chansons de « Western sous La Neige » car c’est bien là l’essentiel ?
Dans ce domaine, il n’y a aucune inquiétude à avoir, les Dionysos ont déjà prouvé maintes fois dans le passé qu’ils savent écrire de véritables petites perles comme « Wet », « Ciel En Sauce », « Coccinelle » ou « 45 tours ». Les compositions de ce dernier opus tiennent la dragée haute à leur petite soeur et des morceaux comme « Song For Jedi », « Don Diego 2000 » ou « Coiffeur d’oiseaux » résonnent déjà comme de véritables tubes de pop décalée et bancale dans la plus pure tradition dionysienne. Mais le grand atout de « Western Sous La neige », c’est d’avoir su retranscrire la folle et incroyable énergie du groupe en concert. On (re)découvre ainsi avec grand plaisir « Surfin Frog », qui est un classique sur scène depuis longtemps, et qui retrouve une seconde jeunesse sur disque. « Mc Enroe’s Poetry » étonne (et détonne !) avec sa guitare slide puissante, qui n’est pas sans rappeler « La petite princesse aux seins écrasés ». Quant à « She Is The Liquid Princess », c’est une véritable énergie punk qui est développée sur ce titre. Mais lorsque Dionysos se calme un peu, ce sont de petits bijoux acoustiques lo-fi qui sont proposés. « Déguisé en pas moi », dont le texte est aussi absurde que poétique et triste, « I Love You », « Coffin Song » et la version folk de « Mc Enroe’s Poetry » sont ainsi très réussies.
« Western Sous La Neige » s’impose donc comme le meilleur album de Dionysos, subtil mélange d’énergie, de fantaisie, de bonne humeur, de rêve, d’émotions et surtout d’excellentes trouvailles musicales. A consommer sans modération !

Chroniqueur
  • Publication 1 015 vues9 septembre 2002
  • Tags DionysosTrema
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