Drey

La première fois que j’ai écouté Drey, c’était dans ma voiture, la nuit, par temps de brouillard. Heureuse coïncidence ! je trouve en effet que j’étais dans de parfaites conditions pour découvrir ce groupe. Les amateurs de pop-songs vont se retrouver avec bien peu de repères à l’écoute de ce « Crowd Drawings » ; les musiciens de Drey, tous issus des musiques improvisées, y fixent eux mêmes les règles du jeu, bien loin des schémas pre-construits de bon nombre de productions musicales récentes.
Les termes « post-rock » et « math-rock » correspondent parfaitement à la musique que propose Drey : les voix, plutôt discrètes, ponctuent les longues compositions torturées du combo strasbourgeois. Les rythmes saccadés de Xavier créent ce sentiment d’urgence habitant les morceaux ; la guitare ultra saturée de Boris rappelle parfois Shellac, et peaufine le travail du hachoir rythmique de Drey et de ses compositions millimétrées. Chaque morceau suit sa propre logique, son propre cheminement. Comme je l’ai déjà dit, il ne faut pas s’attendre à du « couplet-refrain » ; les plages d’accalmies, souvent hypnotiques, ne couvent que des explosions sonores. Drey maîtrise autant la subtilité que les déferlantes d’énergie.
C’est donc un groupe hautement original dont il s’agit, et que je vous conseille fortement d’écouter ! Ce « Crowd Drawings » est la marque indéniable d’un regain d’inspiration dans la scène indé française actuelle…