"> Françoiz Breut - Flux flou de la foule - Françoiz Breut - Indiepoprock

Flux flou de la foule – Françoiz Breut


Un album de sorti en chez .

8

Après le bestiaire coloré de "Zoo", Françoiz Breut revient en nuances urbaines avec cette élégante élégie.

5 années ont passé depuis que Françoiz Breut nous avait embarqués dans « Zoo », son bestiaire fantasmagorique et coloré. C’est dans une toute autre échappée qu’elle nous invite aujourd’hui.
Le « Flux Flou de la Foule » est un album ardent, un conte urbain caniculaire et léger.

Dès l’ouverture l’ambiance est posée,  ambiance de trafic routier qui couvre les sons et la torpeur de l’été, plombée un peu plus par les rythmiques oppressantes frappées sur des fûts. Quant la voix tant attendue fait son entrée, c’est avec la délicatesse qui la caractérise que Françoiz annonce lapidaire « Nous sommes juste de passage« . Une pesante légèreté, cet instant juste avant l’orage, la course pour se mettre à l’abri du monde qui gronde.

Musicalement « Le Flux Flou de la Foule » se promène entre ballades pop, ambiances clavier et électro. Elle explore les horizons sans dérouter l’auditeur, dans un équilibre ténu mais parfait.
La jungle urbaine se déroule et nous emmène dans d’inquiétants paysages à la fois contemporains et post-apocalyptiques, peuplés d’insectes soyeux géants, de ville éventrée et cannibale, de réacteurs en fusion et de « métamorphose » organique. Les damnés chutent, et nous auditeurs suivons le plus lumineux des guides dans la moiteur des paysages désolés.

C’est surtout dans les textes que réside la véritable beauté de cet album. Habile chorégraphe des mots, Françoiz Breut les fait danser tout au long de cet album, à la fois en accord avec la mélodie mais surtout avec celle du texte. Les métaphores incandescentes sont légion tout au long de ces 11 titres et il serait vain d’en faire l’inventaire. Elles surgissent ça et là, en contraste souvent avec l’ambiance, pour parachever la toile qu’elle tisse habilement.

Voilà un moment que nous n’avions été touchés si intimement par de tels textes et leur musicalité. « Mes pêchés s’accumulent » véritable fable sensuelle et pop, et « La Fissure » ballade acoustique et synthétique en duo avec Jawhar valent à elles-seules le qualificatif de poésie pure.
Françoiz Breut est une poétesse avant d’être musicienne, et ce septième album en est une démonstration supplémentaire.
En réponse à l’allitération qui le désigne, nous nous risquerons à dire de cet album qu’il est une élégante élégie.

 

Chargée de relations extérieures