Handsome Furs

A les voir échanger sourires et baisers lors de leurs prestations parisiennes de ce début d’année, on avait peu de doute sur la passion qui animait les 2 tourtereaux d’Handsome Furs. A les voir se rouler par terre, affalés l’un sur l’autre à la fin des dits concerts, on se disait que ces deux là s’étaient vraiment bien trouvé. Leur duo a pu passer à ses débuts comme un passe-temps entre deux projets de Dan Boeckner, mais à voir l’énergie déployée par les Canadiens sur scène, nul doute que ce projet leur tient vraiment à cœur.

Après avoir découvert l’Europe de l’Est lors de la tournée consécutive à « Plague Park », Dan Boeckner et Alexei Perry ont décidé d’y enregistrer leur nouvel opus intitulé « Face Control », en référence aux physios de certaines boîtes russes. Le duo s’appuie toujours sur les riffs acérés de Boeckner, son chant écorché vif, une boîte à rythme et les bidouillages électro de madame. A la fois rock voire punk dans l’esprit, lo-fi pour le son un peu crado et électro pour les beats qui impriment le rythme de la majorité des titres de ce nouvel album.

Contrairement à leur premier album qui n’était pas sans rappeler les travaux de Boeckner au sein de Wolf Parade, « Face Control » se démarque de son prédécesseur par son côté accrocheur, catchy comme on dit de l’autre côté de l’Atlantique. Difficile de rester de marbre devant Evangeline, où le mélange de distorsions et de beats électro fait merveille ; même chose pour All We Want, Baby, is Everything, presque aussi dansant que le Temptation de New Order, duquel il est en partie tiré ; quand à Nyet Spasiba il donne au beat de Blue Monday un arrière-goût de vodka moscovite pas désagréable. Radio Kaliningrad, en plus d’imprégner un peu plus l’album dans la Russie de Vladimir Poutine (dont la tête orne la pochette arrière de l’album), conclue de fort belle facture ce qui sera probablement l’un des meilleurs albums d’une année 2009 déjà bien garnie.

Dan Boeckner et Alexei Perry peuvent bien continuer à se rouler par terre à la fin de leurs concerts, avec des albums de l’acabit de « Face Control », nul doute qu’ils feront rapidement des émules.