"> HushPuppies - The Bipolar Drift - Indiepoprock

The Bipolar Drift


Un album de sorti en chez .

Silence is golden ! Les Hushpuppies nous ont laissé le temps de réfléchir sur le titre de leur second album qui, après 3 ans d’absence, commençait à sonner comme une épitaphe, le changement de  bassiste (Flairs en remplacement de Guillaume sur la fin de la tournée) et la fin du label Diamondtraxx accentuant les inquiétudes. La diffusion […]

Silence is golden ! Les Hushpuppies nous ont laissé le temps de réfléchir sur le titre de leur second album qui, après 3 ans d’absence, commençait à sonner comme une épitaphe, le changement de  bassiste (Flairs en remplacement de Guillaume sur la fin de la tournée) et la fin du label Diamondtraxx accentuant les inquiétudes. La diffusion sur internet de « Low Compromise Democracy » a brisé ce silence de plomb, annonçant la sortie du troisième album et les nouvelles aspirations musicales du groupe. Après avoir crié haut et fort leurs influences garage (la reprise live de I’m not like everybody else), les Hush affichent ici un éclectisme qu’on ne leur connaissait pas et brisent leurs propres clichés en lorgnant du côté des eighties. Sans faire un grand écart aussi ambitieux que la gymnaste de la pochette, « The Bipolar Drift » se distingue de ses prédécesseurs par une approche krautrock (l‘hypnotique Poison apple) et des influences new wave (Frozen battle avec ses claviers et claps empruntés à Dépêche Mode).

L’introductif Open season, cavalcade électro-rock sombrant dans une mélodie rêveuse annonce les arrangements plus fouillés et les ambiances maturées de ces onze nouveaux morceaux produits par Axel Concato (Axel and the Farmers). Le très synthétique Low Compromise Democracy avec ses claviers eighties et ses ambiances fluos affiche clairement les aspirations new wave du groupe, tout comme Zero one avec sa boite insistante. Loin du rock impulsif des débuts, les Hushpuppies excellent aujourd’hui dans les balades sirupeuses, comme l’attestent Rodeo ou l’excellent Every night I fight some giant avec ses harmonies gracieuses, son chant en apesanteur et son pont aussi suspendu que le viaduc de Milau. Avec Dog Day et Okinawa living wage tout en reverb,  les perpignanais prouvent qu’ils restent une usine à tubes quand ils défoncent leurs grandes autoroutes mélodiques à coups de refrains saillants.

Pour les textes, toujours en anglais, le groupe évoque un concept fumeux sur la dualité de l’homme, des questions existentielles qui en découlent, de conventions sociales et autres foutaises issues de travaux d’un certain Lawrence Lawford, aussi connu dans les cercles philosophiques que les Hushpuppies aux mondiaux de curling. Côté graphique, le groupe a changé son pinceau de palette, préférant à l’esthétique habituelle de ses pochettes un collage photos rococo,  création de Julien Pacaud, spécialiste du genre. Un changement de style radical comme pour souligner le virage du troisième album et le changement de label. L’aventure Diamondtraxx ayant cessé (laissant aussi Nelson sur le bord de la route), « The Bipolar Drift » est édité par Chut le caniche (le label des Hushpuppies) et distribué par Differ-ant.

Petit brûlot pop, Twin sister avec ses guitares bravaches, ses claviers seventies et son refrain aussi vertigineux qu’une montée de l’Empire States Building en lift express, clôt ce troisième album sur une certitude : qu’ils tapent dans l’héritage des 70’s ou celui des 80’s, les Hushpuppies restent une formation bouillonnante prête à toutes les dérives pour rester dans les chefs de file de la scène indé en 2011. La preuve qu’on peut être biberonné aux Small Faces et sevré à Gang of Four.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Open Season
  2. Okinawa Living Wage
  3. Stop
  4. Low Compromise Democracy
  5. Zero One
  6. Every Night I Fight Some Giant
  7. Frozen Battle
  8. A Dog Day
  9. Poison Apple
  10. Rodeo
  11. Twin Sister

La disco de HushPuppies