HushPuppies

Les HushPuppies attaquent ce premier album comme un régiment de bolcheviks sur les lignes ennemies : 3 titres explosifs, directs et sans appel en guise d’introduction. L’enchaînement 1975, Packt up, You’re gonna say YEAH dégage une énergie intense et palpable. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute, la force de ce combo perpignano-parisien, c’est la scène, terrain de jeux qu’il a conquis très rapidement, forgeant une réputation de live band qui s’est vite répandue au-delà des frontières franciliennes.

Des premières apparitions sur la scène du House of Live en 2003, il reste un bootleg, prise directe de ces prestations, témoignant d’une détermination et d’une puissance indéniables. Deux ans plus tard, deux auto-produits et un EP en poche, un palmarès scénique convaincant (Printemps de Bourges, soirée Gloria, Rock en Seine, Trans de Rennes…), le groupe a tout plaqué sur une galette, enregistrée en deux semaines, au studio Black Box d’Angers, sous les manettes de Peter Deimel (Thugs, Chokebore, The Kills). Références 70’s obligent, enregistrement analogique et clins d’?il au rock de la grande époque… sans oublier la pochette, volontairement kitch, rappelant quelque peu les Kinks (on imagine bien que les HushPuppies boivent rarement du thé, préfèrent les filles un peu plus âgées et ne fréquentent que très rarement des blaireaux empaillés).

Claviers psychés, riffs acérés, mélodies progressives bousculées par de subtils breaks et changements de rythmes, les compos ont été forgées dans la lave bouillonnante d’un rock sans limite et sans complexe. Quelques ballades viennent agrémenter l’album, comme pour prouver que le groupe sait aussi écrire des mélodies calmes et envoûtantes, que le chanteur sait poser sa voix et qu’ils connaissent les Beatles (Marthelot’n’ Clavencine, Automatic Six). Autre atout de l’album : des airs prenants et facile à retenir, comme ce Pale Blue Eyes (déjà sur le EP « The garden »), hymne garage d’une violence rare, au refrain entêtant et inoubliable. Dans ce registre, « The Trap » contient quelques tubes potentiels, catapultables par les radios : le premier single, You’re gonna say YEAH, existe déjà au format radio et l’électro pop Single devrait subir le même sort début 2006.

Au milieu de l’actuelle déferlante de la nouvelle scène rock anglo-saxonne, on peut enfin se réjouir car, cette fois, la menace vient de chez nous. Le piège peut se refermer…