La tâche s?annonçait délicate pour le quatuor écossais Idlewild : comment faire mieux que « 100 Broken Windows », son deuxième album sorti en 2000, petit chef d??uvre de rock violent et mélodique ? « The Remote Part » ne surpasse peut-être pas son prédécesseur, mais il s?en rapproche et surtout possède un atout supplémentaire et non négligeable : […]
La tâche s?annonçait délicate pour le quatuor écossais Idlewild : comment faire mieux que « 100 Broken Windows », son deuxième album sorti en 2000, petit chef d??uvre de rock violent et mélodique ? « The Remote Part » ne surpasse peut-être pas son prédécesseur, mais il s?en rapproche et surtout possède un atout supplémentaire et non négligeable : l?opportunité d?apporter au groupe le succès. Mise en lumière par le producteur des Manic Street Preachers, Dave Eringa, la musique d?Idlewild prend en effet des couleurs de plus en plus pop. Hors-mis quelques fautes de goût tolérées (Out of routine), elle ne cède pourtant pas à la facilité. Mais les ombres de Fugazi et de Sonic Youth, qui planaient autrefois sur les compositions, disparaissent au profit de leurs anciennes voisines, celles de REM et des Smiths. Malgré cela les écossais se libèrent intelligemment et progressivement de leurs influences musicales, et si le chant de Roddy Woomble rappelle toujours celui de Michael Stipe, il est ici plus affirmé. Inspiré semble-t-il par sa rencontre avec Lenny Kaye, le légendaire guitariste de Patti Smith, Idlewild a tout simplement mûri.
Du punk-pop de ses débuts, le combo est passé à une power-pop brillante, alchimie parfaite d?énergie communicative et de lyrisme contenu. La meilleure preuve en est le titre d?ouverture, You held the world in your arms, qui conjugue talentueusement rythme soutenu, mélodie fédératrice, et expressivité désabusée. Le groupe a aussi innové sur cet album en y insérant quelques ballades, tantôt accrocheuses (American english) tantôt plus intimistes (Live in a hiding place, Tell me ten words, et leurs intros acoustiques). Seuls les punky A modern way of letting go et I am what I am not renvoient avec pertinence à la fougue des 1ers albums. Mais Idlewild sait également surprendre ses auditeurs, et placer un solo dissonant sur le pourtant tubesque Stay the same. Certains titres (I never wanted, Century after century) s?imposent d?ailleurs moins rapidement mais en ressortent plus réussis encore, portés par de riches harmonies vocales et par le jeu de guitare sophistiqué de Rod Jones. Enfin le groupe a ajouté une touche arty en conviant le poète écossais Edwin Morgan à lire un texte sur le final enflammé In remote part/Scottish fiction.
Idlewild réussit donc avec son 3ème album à allier exigence et évidence. Pour l?instant album de l?année !!
- Publication 548 vues1 octobre 2003
- Tags IdlewildParlophone
- Partagez cet article