JC Satan

La french touch sous fusion à haute température.

JC Satan est célèbre dans le microcosme du rock français et ce pour une raison principale, le groupe est considéré par beaucoup comme « Le » groupe live du rock hexagonal. Loin d’usurper sa réputation, les franco-italiens pratiquent un rock garage des plus percutant, sans que leurs déviances shoegazo-psychédéliques n’aient une quelconque influence inhibante. De plus, lorsque l’on voit qu’il s’agit d’un des fers de lance de l’écurie Born Bad Records, on se demande bien quels arguments pourraient amener plus de pertinence quant à l’intérêt de s’attarder sur « Centaur Desire »…

Comme un désir d’ambianceur, l’opus débute sur un instrumental puissant et lancinant, I Won’t Come Back, un parti pris nous ramenant au Nietzsche des Dandy Warhols. Par la suite, le but est clairement de pousser les potards, tout en accompagnant le tout de sonorités, discrètes qui donnent de la fluidité à une atmosphère imposante. Erika semble symboliser au mieux cette singularité des compositions du groupe, qui sait digérer ses déviances avant d’entrer en studio. Il en deviendrait presque le chaînon manquant de « DIG! » tant nos compatriotes ont su conserver l’énergie, la puissance et l’esprit ouvert quand leurs « homologues » américains se sont enfoncés dans la facilité du jusqu’au-boutisme.

D’ailleurs, ce serait une belle erreur de s’arrêter à cette seule référence… Peut-être même qu’évoquer des références manque de pertinence tant le fait de sentir une accointance est aléatoire. Prenez par exemple Communion et toutes les références que nous avions en tête juste avant volent en éclats.

Non, JC Satan, ce n’est pas cela, c’est un groupe bien plus novateur que ce qu’une première écoute évoque et surtout qui ne se réduit pas à sa seule réputation de bête de scène. C’est un excellent groupe de rock qui fait vibrer autant nos fibres rageuses animales que notre soif du détail et de l’originalité avec des morceaux tendus, ciselés et efficaces. Ce type de disque mettra éternellement à mal les pensées des cyniques détracteurs du rock qui n’en finirait plus de mourir…