"> Josh T. Pearson - The Straight Hits - Indiepoprock

The Straight Hits


Un album de sorti en chez .

9

Une histoire vraie.

2001 : Sortie de « The Texas-Jerusalem Crossroads », un album one shot de Lift To Experience, un album culte qui aura largement rencontré un public de disciples. Né d’une volonté farouche de live, assouvie depuis 96, le projet s’achèvera à la sortie de cet album. Derrière le projet, un homme filiforme, une barbe ZZ topienne, les yeux globuleux, Josh T. Pearson. Toujours guidé par une réelle passion du live, le gaillard traversera 2000 – 2010 via de multiples collaborations sur scène, My Bloody Valentine, Dirty Three, Archie Bronson Outfit,  ou Bat For Lashes. De cette période, sa seule production studio sera un un 7 » en compagnie de Dirty Three compilant diverses reprises de Hank Williams, un opus pour le moins discret à sa sortie. On aura pour le coup une belle représentation des influences qui ont bercé la construction musicale de l’artiste, entre country, americana et gothique au sens large.

2011 : Sortie de « Last Of The Country Gentlemen« , premier album solo du plus gothique des Texans. Sept titres fleuves acoustiques, presque improbables, anti commerciaux par excellence. Et encore une fois cultissime du fait même de sa démarche.

Nous voilà donc en 2018, Josh T. Pearson publie le troisième véritable album de son fait en 17 ans. « The Straight Hits » débarque et va encore nous happer dans un monde fait de singularité et de passion. Certainement moins iconoclaste que ses prédécesseurs, ce nouveau disque représente une forme musicale « adulte », moins rebelle peut-être. C’est à ce titre que nous pensons d’entrée à Nick Cave car, du moins pour les fans de l’Australien, il incarne cette démarche, l’iconoclastie passe par les arrangements mais les mélodies et l’expressivité passent avant tout. Ses liens affichés avec Warren Ellis ne seront pas pour nous surprendre.

Voilà les règles que le compositeur s’est imposées à la création de ses morceaux :

1) Toutes les chansons doivent avoir un couplet, un refrain et un pont
2) Les paroles doivent comporter 16 lignes ou moins
3) Le mot «straight» doit figurer dans le titre
4) Ce titre doit être de quatre mots ou moins
5) Ils doivent se soumettre à la chanson par-dessus tout

A partir de là, « The Straight Hits » va nous livrer de superbes morceaux dont le liant est autant mystérieux qu’indéniable.

C’est sur une vague base folk/country/americana que Josh T. Pearson choisit de s’exprimer tout en cherchant, intentionnellement ou pas, à déconstruire les schémas de ces propres styles. D’entrée, l’intro punkisante du premier titre, Straight To The Top! annonce la couleur. « Non ce que j’ai à dire ne peut se faire sur une ligne droite » semble nous dire l’artiste, dès les dix premières secondes de son opus. Toujours friand de sonorités décalées, d’ambiances hybride, l’homme se fend d’instrumentations et de rythmiques qui feignent la simplicité pour délivrer de superbes morceaux pop au final, Straight At Me par exemple sera traversée par des claviers 80’s, des explosions saturées à la limite du post-rock et du psyché.

Une des spécialités de cet album, une vraie particularité, réside dans la gestion des rythmiques et l’absence de temps morts, de pauses. Chaque moment de descente n’est qu’une prise d’élan, ce qui va faire de ces « Straight Hits » des moments intenses, pas forcément violents pour autant, au contraire, mais des compositions desquelles on ne peut réellement décrocher, presque malgré soi. A tour de rôle, la voix ou les instruments embraient toujours une « micro seconde » avant le moment d’arrêt. Tout ceci n’empêchera pas des moments plus suspendus tels que Damn Straight ou Straight Laced Come Undone, mais encore une fois, même sur des morceaux guitare sèche / chœurs, l’homme trouve le moyen de légèrement détourner les usages classiques de ses armes. Jamais ostentatoire, la démarche finit par nous embarquer dans un monde accessible et pourtant très personnel, jamais réellement direct, tout en nuances.

Dans cet océan de particularisme, le très Lift To Experience Love Straight To Hell offrira un moment plus marqué, avec son psyché punkisant symptomatique du début de carrière du garçon. Enfin, l’album entame son final avec le presque britannique et aérien A Love Song (Set Me Straight), un moment suspendu sur une base rythmique/mélodique épurée où le chanteur se met en avant, avec un travail en canon, entrelaçant lignes de voix et montées en puissance tout en lyrisme pour un final aux cuivres juste parfait. Tout s’achève alors sur Straight Down Again, aux claviers, encore une fois décalé avec une voix qui prend goût aux hauteurs, nous offrant un moment cristallin et sombre à la fois qui semble ne jamais finir, sans que cela ne tourne mal.

Comme un clin d’oeil, les derniers mots de l’artiste sont « I’m Going Straight, I’m Going Straight, I’m Going Straight, …. » répété à l’infini comme une forme de méthode coué. Mon bon monsieur Pearson, vous ne nous semblez pas être voué à suivre une ligne droite, et grand bien vous en fasse !

 

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Tracklist

  1. Straight To The Top!
  2. Straight At Me
  3. Give It To Me Straight
  4. Straight Laced Come Undone
  5. Damn Straight
  6. Loved Straight To Hell
  7. The Dire Straits Of Love
  8. Whiskey Straight Love
  9. A Love Song (Set Me Straight)
  10. Straight Down Again!

La disco de Josh T. Pearson