"> Kendrick Lamar - To Pimp A Butterfly - Indiepoprock

To Pimp A Butterfly


Un album de sorti en chez .

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Autant dire qu'on ne s'attendait plus à grand chose de la part de Kendrick Lamar. Qui espérait encore d'ailleurs, si ce n'est les nombreux pontes de l'industrie du disque qui flairaient chez lui l'incroyable potentiel financier... Parlons justement un peu marketing musical, tant le scandale provoqué par ce disque risque fort de marquer l'Histoire de la musique et de sa production. Car voilà qu'en ce lundi 16 Mars, une semaine avant la sortie officielle de l'album, il se retrouve disponible en téléchargement sur ITunes et en écoute gratuite sur Spotify, de quoi remettre en place les furieux du leak et semer la panique auprès du label TDE dont dépend Kendrick. Véritable coup de tonnerre donc, qui nous faisait presque oublier que le rappeur de Compton venait de nous lâcher pas moins de seize titres et près d'1h20 de musique.

Autant dire qu’on ne s’attendait plus à grand chose de la part de Kendrick Lamar. Qui espérait encore d’ailleurs, si ce n’est les nombreux pontes de l’industrie du disque qui flairaient chez lui l’incroyable potentiel financier… Parlons justement un peu marketing musical, tant le scandale provoqué par ce disque risque fort de marquer l’Histoire de la musique et de sa production. Car voilà qu’en ce lundi 16 Mars, une semaine avant la sortie officielle de l’album, il se retrouve disponible en téléchargement sur ITunes et en écoute gratuite sur Spotify, de quoi remettre en place les furieux du leak et semer la panique auprès du label TDE dont dépend Kendrick. Véritable coup de tonnerre donc, qui nous faisait presque oublier que le rappeur de Compton venait de nous lâcher pas moins de seize titres et près d’1h20 de musique.

Il y a maintenant trois ans, Kendrick nous avait laissé sur notre faim avec son précédent effort « Good Kid, M.A.A.D City », un disque pourtant encensé par la critique spécialisée qui l’avait directement propulsé au rang de meilleur rappeur. Lui-même s’en vantait d’ailleurs bien assez, mais voilà, cet album manquait de richesse sous sa trame narrative bien ficelée. On regrettait en effet qu’il n’y ait pas ce grain de folie, cette prise de risque en germe sur l’excellent « Section.80 », son premier disque. Tout le monde criait au génie sur « Good Kid, M.A.A.D City », balayant ainsi d’un revers de main cette fougue et cette innocence qui lui seyait si bien. Mais tout ceci aura eu au moins un effet positif, celui de permettre à Kendrick Lamar de pouvoir désormais s’entourer de qui il voulait pour enrichir sa production musicale.

Car oui, « To Pimp A Butterfly » fait preuve d’une production résolument inventive, loin de tout ce que l’on peut écouter en matière de rap ces derniers temps. Ici, tout n’est que pure remédiation. L’album recycle en effet un demi-siècle de musique noire américaine et remet tout au goût du jour. Tout y passe, de la funk spatiale de l’ouverture Wesley’s Theory en compagnie du maître incontesté George Clinton, au jazz de For Free? (Interlude) avec ce flow de Kendrick qui n’est pas sans rappeler les premiers MC prêts à tout pour haranguer la foule.

Il est d’ailleurs tout à fait étonnant de voir à quel point son flow est élastique. Il s’étire, brisant et jouant avec les codes rythmiques en vigueur pour mieux démontrer tout le talent de son géniteur. Le rappeur déroule alors sa palette, n’hésitant pas à revenir à un flow plus tranchant quand il le faut comme sur l’excellent The Blacker The Berry, ou How Much A Dollar Cost, sur lequel il se met à se questionner sur sa propre célébrité pour peut-être prendre un peu de recul, et c’est tant mieux me direz-vous…

Rarement le rap ne nous a donné la chance de nous retrouver face à un tel monument. A l’heure où on écrit ces quelques lignes (et sachez qu’il en faudrait bien plus pour dresser un portrait complet de ce disque, mais ce serait perdre son côté insondable, presque mystique), on n’en possède pas toutes les clés. Perdus entre ce désir d’avoir retrouvé cette énergie juvénile de Kendrick et la sensation d’être en proie avec une musique qui nous échappe et nous échappera peut-être toujours, on a la nette impression que quelque part, il faut avoir vécu quelques années en arrière pour comprendre l’intérêt de tout ça. Croyez-nous, on reparlera de ce disque pendant très longtemps encore, tant il risque de laisser son emprunte sur un pan de l’Histoire de la musique. Qui aurait pu espérer un tel retour au final ? Certainement personne si ce n’est cet esprit de Compton qui fourmille d’idées et qui impose cet album avec culot, à une époque où les consciences éprouvent le besoin de faire le point… « I remembered you was conflicted/Misusing your influence, sometimes I did the same/Abusing my power full of resentment/Resentment that turned into a deep depression/Found myself screamin’ in the hotel room/I didn’t wanna self destruct/The evils of Lucy was all around me/So I went runnin’ for answers ».

Chroniqueur

Tracklist

  1. Wesley's Theory
  2. For Free? - Interlude
  3. King Kunta
  4. Institutionalized
  5. These Walls
  6. u
  7. Alright
  8. For Sale? - Interlude
  9. Momma
  10. Hood Politics
  11. How Much A Dollar Cost
  12. Complexion (A Zulu Love)
  13. The Blacker The Berry
  14. You Ain't Gotta Lie (Momma Said)
  15. i
  16. Mortal Man

La disco de Kendrick Lamar