"> Kurt Vile - B’lieve I’m Goin Down… - Indiepoprock

B’lieve I’m Goin Down…


Un album de sorti en chez .

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Kurt Vile, c’est l’incarnation de la force tranquille. Au rythme d’un album tous les deux ans, et toujours sur Matador, le chevelu de Philadelphie sort à chaque fois des ouvrages inspirés et maîtrisés de bout en bout, ...

Kurt Vile, c’est l’incarnation de la force tranquille. Au rythme d’un album tous les deux ans, et toujours sur Matador, le chevelu de Philadelphie sort à chaque fois des ouvrages inspirés et maîtrisés de bout en bout, à la fois électrifiants et mélancoliques, soit de quoi faire frétiller d’impatience pour les disques suivants. Pour « B’lieve I’m Goin Down… », en l’occurrence.

Autant le dire tout de suite, cette nouvelle livraison comporte une énormité, un truc grossier, une erreur incompréhensible. Pourquoi avoir choisi d’ouvrir avec le sémillant Pretty Pimpin, son premier extrait ? Cette décision n’aurait jamais dû être prise, elle altère méchamment l’écoute et l’appréciation de l’ensemble : c’est certes l’un des meilleurs morceaux de l’album, mais, exécuté dans un style plus fidèle au Kurt Vile d’avant 2015, il détonne et rend la suite toute molle. Un conseil donc, même si le guitariste de Philly a habitué à lire entre les tablatures de son indolence, attaquez directement à la deuxième piste si vous ne voulez pas avoir l’impression de passer à côté de « B’lieve I’m Goin Down… », ça serait dommage.

Ce disque ne saurait être considéré comme un réel tournant dans la discographie de l’ex-War On Drugs ; son sens de la composition, son verbe trituré, son jeu de guitare, tout est là pour nous rappeler que c’est bien Kurt Vile au bout de la corde. Cependant, il s’opère sur cet album une sorte de retour aux sources, et plus spécifiquement à celles de son initiation à la musique, comme s’il décidait de remonter la piste de son déterminisme musical, lui qui a été biberonné au son du bluegrass paternel ; la pochette, le banjo (I’m An Outlaw) et l’impression de lire cette introspection en acoustique expriment ici les influences americana d’un Kurt Vile encore plus estampillé US qu’avant.

Comme quoi, tracer la route poussiéreuse de ce Far West de vingt-et unième siècle ou retrouver celle de ses ascendants n’est pas une sinécure. Kurt Vile ne l’a jamais autant démontré, auteur d’un beau songwriting maquillé de cordes pincées. De ce fait, « B’lieve I’m Goin Down… » reste un bon album, dépaysant plus que prophète en son pays.

Chroniqueur
  • Publication 829 vues5 novembre 2015
  • Tags Kurt VileMatador
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