Dans une interview au Women Wear Daily, Kim Gordon (que l’on ne présente plus), aurait confié que l’écoute des titres de Kurt Vile était un de ses «plaisirs coupables»… A l’écoute de « Smoke Ring For My Halo« , vous comprendrez ô combien la compagne de Thurston Moore avait vu juste. Quatrième album en quatre ans, le […]
Dans une interview au Women Wear Daily, Kim Gordon (que l’on ne présente plus), aurait confié que l’écoute des titres de Kurt Vile était un de ses «plaisirs coupables»… A l’écoute de « Smoke Ring For My Halo« , vous comprendrez ô combien la compagne de Thurston Moore avait vu juste. Quatrième album en quatre ans, le cow-boy de Philadelphie, Kurt Vile persévère dans son travail en solo après son expérience dans The War on Drugs. Sur Matador, il signe son deuxième opus « Smoke Ring For My Halo« en persévérant dignement dans la veine folk.
Sans réinventer la discipline du folk (qu’il faudrait penser à inscrire au JO 2012 de Londres), Kurt arrive facilement à nous charmer en développant une folk psychédélique très aérienne dès les premières notes de l’album avec son Baby’s Arms. Sur cet album et, sans faire preuve d’une originalité à rendre jaloux Bob Dylan ou Neil Young, Kurt arrive néanmoins à nous convaincre de sa grande maturité à son jeune âge avec son style folk proche de la pop lo-fi et son coté expérimental.
D’ailleurs, en évoquant Neil Young, Kurt Vile ressemble lui aussi à un cowboy solitaire, n’ayant comme seule compagne que sa guitare sèche pour distiller des perles acoustiques claires telles que Peeping Tomboy ou Runner Ups. Il lui arrive dès fois de s’apparenter à son ainé en dégainant sa guitare électrique sur Puppet to The Man mais nous lui préférons l’usage de sa guitare sèche à l’instar des immenses frissons procurés par le refrain de On Tour ou Kurt frise le summum du folk. Sa voix lancinante se répand tout au long de l’album avec un mixage très ouvert, laissant une grande place aux riffs des guitares et aux percussions exécutées avec précision ; tout cela garni de discrets ornements électroniques sur les saisissants Society is my friend et Jesus Fever.
A l’écoute de Kurt Vile on ne peut s’empêcher d’évoquer une quelconque similitude avec Bradford Cox ou Devonte Hymes. Tous trois touchés par la grâce car ils arrivent à nous transporter simplement mais sereinement avec une simple poignée d’accords. Similitude d’autant plus vraie avec le Dr Cox quant Kurt titille sur cet album le shoegazing que Bradford chérit tant.
Bref, « Smoke Ring For My Halo« est un très bel album, certes non novateur mais avec d’excellents titres que l’on redécouvre d’écoute en écoute. Cela nous incite à suivre de très près ce qui se cachera à l’avenir derrière ces ronds de fumée.