Avec Laibach, il a toujours été difficile de savoir sur quel pied danser. En effet, doit-on les considérer comme la façade d?un renouveau fasciste en Yougoslavie ou leur reconnaître l?art de montrer que ce qui dérange n?est pas nécessairement ce que l?on voit et que l?on peut identifier facilement comme dangereux ? Sur ce principe […]
Avec Laibach, il a toujours été difficile de savoir sur quel pied danser. En effet, doit-on les considérer comme la façade d?un renouveau fasciste en Yougoslavie ou leur reconnaître l?art de montrer que ce qui dérange n?est pas nécessairement ce que l?on voit et que l?on peut identifier facilement comme dangereux ? Sur ce principe et dès sa première démonstration interdite par le régime communiste yougoslave de l?époque en? 1980, le groupe slovène s?agite, maltraitant à souhait conventions et convenances.
L?art et la politique étant fatalement liés, Laibach essaie de saisir l?essence des textes des tubes de l?Ouest occidental, souvent dénaturée et aseptisée par des musiques mièvres en les passant dans leurs hauts-fourneaux electro-industriels aux rythmiques oppressantes et minimalistes. Dans le même esprit, le groupe s?adonne à mettre en musique des textes et autres discours de Tito et de ses idéologues.
Ce double-album réunit donc presque un quart de siècle d?une histoire mouvementée qui reprend pour l?essentiel la plupart des singles du groupe. Du Final Countdown des permanentés de Europe au Getback et Sympathy for the Devil des indétrônables petits pères du peuple, Beatles et Rolling Stones, en passant par le In the Army Now de Statu Quo, on se laisse embrigader, marchant au pas, et l?on en vient presque à chantonner en allemand « Live is Life, lala la lala? ».
Le second volet laisse leurs morceaux (les mêmes pour la plupart) aux mains de divers remixeurs pour des versions plus ?dancefloor?. Mais pour l?essentiel tout avait déjà été dit. Laibach propose un best-of représentatif de ses travaux et concepts qui retracent parfaitement l?ensemble de sa carrière, le tout réunit dans un très joli digipack. Pas indispensable pour les fans qui auraient déjà leur discographie, mais pour les autres, un bon moyen de découvrir ce groupe qui dérange et fait parfois froid dans le dos !