Malajube

Tandis que dans la presse rock spécialisée et au sein de la rédaction d’Indiepoprock le débat fait rage sur la crédibilité de la nouvelle scène rock française (Naast, Plasticines…) et la pertinence de chanter en français, ni vu ni connu un groupe québécois répondant au sobriquet de Malajube est en train d’imposer la langue de […]

Révélé en 2004 avec leur premier album « Le Compte Complet » produit par Martin Pelland (The Dears) le quatuor devenu quintet récidive deux ans plus tard avec « Trompe L’œil ». Au menu douze titres intégralement chantés en français et une reconnaissance de la part du public et de la presse indé anglophone. Quels sont donc les ingrédients de ce secret qu’un grand nombre de groupes hexagonaux s’échinent à trouver depuis maintenant quelques décennies ?

L’une des grandes forces de Malajube réside dans la fraîcheur et l’insouciance qui se dégagent de leurs compositions. Proximité géographique oblige, le son des québécois est marqué par l’influence américaine (power pop/rock) tandis que les paroles font preuve d’une sensualité et d’une fantaisie bienvenue. De cette audace mélodique résulte des titres allant de l’allégresse (l’entraînant Montréal -40°C, Pâte Filo, Filles à Plumes) à la mélancolie (St Fortunat ou Etienne d’Août et son titre, lui aussi, en trompe-l’œil). Mais attention aux faux semblants, Malajube ne se laisse pas apprivoiser et cataloguer aussi docilement comme le prouve Le Crabe sur lequel les riffs de guitares laissent en cours de route la place à piano et vibraphone.

Avec « Trompe L’œil » Malajube réalise le rêve de nombre de nos compatriotes, faire un disque de pop-rock anglophone en langue française. Impossible n’est pas…québécois.