Constat : si bien chanter est difficile, bien chanter faux relève de la gageure. Kim Gordon (Sonic Youth), par exemple, a su transformer les faiblesses de sa voix en véritable marque de fabrique, jouant de ses feulements pour exprimer une sensualité trouble et incertaine, on ne compte plus les faiseuses vouées aux gémonies pour avoir […]
Constat : si bien chanter est difficile, bien chanter faux relève de la gageure. Kim Gordon (Sonic Youth), par exemple, a su transformer les faiblesses de sa voix en véritable marque de fabrique, jouant de ses feulements pour exprimer une sensualité trouble et incertaine, on ne compte plus les faiseuses vouées aux gémonies pour avoir tenté de nous fourguer leur ingénuité de circonstance sous couvert d’approximations vocales. Nicole Au Kin-Ying, la chanteuse de ce petit duo hong-kongais, devrait en tirer quelques leçons…
Pourtant, "Zoo Is Sad, People Are Cruel", compilation essentiellement composée de titres issus des deux premiers albums du duo, a tout pour charmer, avec ses morceaux aux titres délicieusement incogrus (Leo, are you still jumping out of windows in expensive clothes ?). Tout commence d’ailleurs de façon plutôt avenante avec une pop primesautière, sucrée et rétro, un peu comme du Jesus And Mary Chain accompagné par un orgue First Line Bontempi. Entre électro-pop régressive et comptines mutines, My Little Airport pose une formule ludique qui sera perpétuée tout au long de l’album. Malheureusement ce qui est délicieux et charmant l’espace de cinq minutes devient rapidement pénible : dès Gigi Leung is dead, la voix de Nicole Au Kin-Ying flirte avec le hors-sujet, avant de s’y aventurer franchement sur les morceaux suivants.
I don’t know how to download good av like iris does commence à taper gentiment sur les nerfs, puis Nicole enfonce le clou avec un You smile like a blossom sur lequel elle semble vouloir chanter encore plus faux qu’une japonaise pétée comme un coing à la fin d’une séance de karaoké. Les morceaux se suivent et se ressemblent comme autant de lapins clonés, et franchement c’est passablement crispé que l’on achève l’écoute de cet album pourtant fort court (à peine une demi-heure pour quatorze chansons, presque aussi fort que les Ramones !).
Encéphalogramme mélodique désespérément plat, sensualité frelatée : l’exotisme de My Little Airport est une imposture peu glorieuse.
- Publication 330 vues24 septembre 2007
- Tags My Little AirportElefant
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