Les divers classements de fin d’année, ces célèbres marronniers de la presse musicale servies entre la dinde et la bûche, ont le mérite de nous replonger dans les 300 et quelques jours de l’année écoulée. Le but de ces classements est de dresser le bilan de l’année musicale, exercice ô combien délicat, et souvent de […]
Les divers classements de fin d’année, ces célèbres marronniers de la presse musicale servies entre la dinde et la bûche, ont le mérite de nous replonger dans les 300 et quelques jours de l’année écoulée. Le but de ces classements est de dresser le bilan de l’année musicale, exercice ô combien délicat, et souvent de nous rappeler que tel album que l’on avait écouté d’une oreille distraite 6 mois auparavant, avant qu’il ne se voit recouvert par 10 de ses petits camarades, est parmi ce qu’il s’est fait de mieux le long des 300 et quelques derniers jours.
« Nouns » n’est pas un album facile d’accès, ceci explique peut être pourquoi il ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable lors de la première écoute, quelques jours avant le passage du duo californien à la Route du Rock de Saint Malo. Pourtant, après leur remarquable prestation dans l’enceinte du fort de Saint-Père, avec pour seul atout une batterie et un mur de guitare, la qualité de « Nouns » m’apparut comme une évidence. Une évidence certes noyée sous un son étouffé et des voix sous-mixées, une sorte de noisy lo-fi cradingue dont les 90’s étaient friandes.
Dignes héritiers du punk hardcore de Hüsker Dü et Sonic Youth, Dean Spunt et Randy Randall allument rapidement les premiers brûlots (Eraser ; Teen Creeps). L’insolation sonique n’est pas loin, aussi notre duo californien nous sert quelques rafraîchissements (Things I Did When I Was Dead ; Keechie). Les guitares saturées de Cappo et Sleeper Hold viennent remettre un peu de désordre shoegaze dans tout ça. Que l’on ne s’y méprenne pas, les No Age sont loin d’être de simples bûcherons alignant les riffs et les breaks pour un public de headbangers. Ici, le chaos n’est qu’apparent et les mélodies à peine voilées derrière les larsens.
No Age envoie avec « Nouns » un signe fort à tous les groupes de la côte Est. Il n’y à pas que la rap à L.A., il y a également un duo qui signe là un des albums les plus réussis de l’année 2008. Il n’est jamais trop tard pour s’en convaincre.