"> Provisoire Absinthe - Alejandra - Indiepoprock

Alejandra


Un album de sorti en chez .

Quatre titres pour une heure de musique : on se croirait revenus au plus fort des délires psychédéliques des années 70. Pourtant à l’écoute de cette "Alejandra", c’est plutôt du côté de la fin des eighties, avec Sonic Youth en ligne de mire, qu’il faudra chercher les sources du déluge sonore de Absinthe (Provisoire). La […]

Quatre titres pour une heure de musique : on se croirait revenus au plus fort des délires psychédéliques des années 70. Pourtant à l’écoute de cette "Alejandra", c’est plutôt du côté de la fin des eighties, avec Sonic Youth en ligne de mire, qu’il faudra chercher les sources du déluge sonore de Absinthe (Provisoire).

La première plage s’étend sur près d’une demi-heure ; toutefois elle comporte plusieurs parties très distinctes, qui auraient pu être isolées comme autant de morceaux. L’album y aurait d’ailleurs gagné en accessibilité, car l’écoute du morceau dans son intégralité, assez éprouvante, aura de quoi en rebuter plus d’un, alors qu’il recèle quelques pépites sonores à la beauté vénéneuse. Evidemment, on se doute que ce type de considérations ne hante pas les nuits d’Absinthe (Provisoire), qui semble au contraire se murer délibérément dans une approche extrême, exigeante, presque autarcique. C’est donc bien à l’auditeur de faire ses premiers pas dans cette pénombre menaçante, d’y trouver ses repères alors même que l’ensemble s’enfonce peu à peu dans un désespoir chaotique.

Une ambiance étouffante mais captivante, quelques moments de grâce malsaine : on ne ressort pas d’"Alejandra" indifférent. Cette musique volontairement absconse et abrupte est de celles qui génèrent invariablement des réactions très tranchées (fascination ou rejet pur et simple). Si le groupe semble doté d’un réel talent pour créer un univers oppressant et sombre, on regrettera par contre quelques facilités dommageables, et en premier lieu ces petites complaisances sur la durée souvent inutilement étirée des morceaux : elles concourent peut-être au sentiment de malaise trouble qu’Absinthe (Provisoire) cherche à provoquer, mais diluent notablement l’impact du propos, d’autant que la palette sonore semble encore trop pauvre. Au-delà des larsens et autres saturations, point de salut : on est encore loin de la maîtrise de Sonic Youth qui parvient à travailler ces mêmes ingrédients pour en tirer des textures beaucoup plus complexes et riches. Enfin les rares interventions vocales n’apportent pas grand-chose.

"Alejandra" n’est pas un disque aimable, un objet facile à appréhender. Aurez-vous le courage de vous y plonger ? Quelques belles surprises vous en récompenseraient en tout cas !

Chroniqueur

Tracklist

  1. Kocka
  2. Amour-Infidélité-Introspection
  3. Someone Said "Your Heart Belongs To The Dead"
  4. Love Song For A Dutch Bitch

La disco de Provisoire Absinthe