Si les premiers singles de Ride, regroupés sur la compilation « Smile », avaient permis de découvrir un bon groupe de pop bruyante, rien ne laissait réellement présager de l’envergure que le quatuor d’Oxford allait gagner dès son premier album. C’est avec le phénoménal « Nowhere » que Ride allait définitivement gagner ses lettres de noblesse… et atteindre le […]
Si les premiers singles de Ride, regroupés sur la compilation « Smile », avaient permis de découvrir un bon groupe de pop bruyante, rien ne laissait réellement présager de l’envergure que le quatuor d’Oxford allait gagner dès son premier album. C’est avec le phénoménal « Nowhere » que Ride allait définitivement gagner ses lettres de noblesse… et atteindre le précoce sommet d’une carrière atypique.
D’emblée, les quatre d’Oxford situent le niveau des débats : « Nowhere » prend son envol avec le grandiose Seagull, entame hypnotique, aussi physique qu’aérienne, véritable furie de guitares saturées. On ne retouchera le sol qu’après cinquante minutes, avec le morceau-titre, drôle de complainte toute en catatonie amniotique.
La noisy pop repose par définition sur les guitares, distordues et triturées : réverbérations, larsens, crachotis et crissements sont bien au rendez-vous, dans les plus pures règles d’un art de la guerre sonore dont les plus belles pages s’écrivent en ce début de décennie. Les chansons (Here And Now, Vapour Trail, Paralyzed) sont également bien au rendez-vous, avec des mélodies simples et efficaces, appuyées, au besoin, par quelques arpèges de guitare séduisants.
Mais la vraie grandeur de Ride est ailleurs, dans cette section rythmique admirable qui malmène le mur du son des guitares. On ne dira jamais assez ce que la puissance de la musique de Ride doit à son batteur Loz Colbert, dont les frappes violentes et inspirées propulsent littéralement en orbite Dreams Burn Down et Polar Bear, deux des plus hauts sommets d’un album qui ne tutoie quasiment pas le plancher des vaches.
Spectaculaire de maturité, d’une ampleur sans réel équivalent parmi les shoegazers de l’époque, « Nowhere » a tout bon. Aux côtés de « Loveless » de My Bloody Valentine, voici un des incontestables chefs-d’œuvre des nineties naissantes.
Ride sur la route
Tracklist
- Seagull - 2001 Remaster
- Kaleidoscope - 2001 Remaster
- In a Different Place - 2001 Remaster
- Polar Bear - 2001 Remaster
- Dreams Burn Down - 2001 Remaster
- Decay - 2001 Remaster
- Paralysed - 2001 Remaster
- Vapour Trail - 2001 Remaster
- Taste - 2001 Remaster
- Here and Now - 2001 Remaster
- Nowhere - 2001 Remaster
- Unfamiliar - 2001 Remaster
- Sennen - 2001 Remaster
- Beneath - 2001 Remaster
- Today - 2001 Remaster