« Smile » regroupe les premiers balbutiements d’un quatuor de gamins d’Oxford qui allait devenir l’un des incontestables fers de lance d’un versant de la pop bruyante britannique. En 1990, alors que la déferlante shoegazing n’était encore qu’une vaguelette écumante, Ride commençait sa carrière par une série de EP (dont « Ride » et « Play » regroupés ici) qui allait […]
« Smile » regroupe les premiers balbutiements d’un quatuor de gamins d’Oxford qui allait devenir l’un des incontestables fers de lance d’un versant de la pop bruyante britannique. En 1990, alors que la déferlante shoegazing n’était encore qu’une vaguelette écumante, Ride commençait sa carrière par une série de EP (dont « Ride » et « Play » regroupés ici) qui allait attirer l’attention bienveillante de la critique.
Sur ces premiers essais, rétrospectivement, Ride marque à la fois par sa fougue et par sa maladresse. On retrouve déjà quelques caractéristiques qui allaient contribuer à forger l’identité du quatuor : la voix fantomatique et le chant approximatif de Mark Gardener, des guitares grouillantes, saturées à outrance et mixées très en avant… Le son, confus et brouillon, pas encore démarqué du modèle My-Bloody-Valentinesque de l’époque (« Isn’t Anything ») et se situe à des années-lumière de la puissance lumineuse que le groupe allait réussir à maîtriser quelques petits mois plus tard.
Mélodiquement, Ride, sans faire preuve d’une inventivité débridée, réussit à trousser quelques refrains sympathiques (Like A Daydream, Drive Blind…), les quelques facilités étant atténuées par une interprétation vigoureuse et dynamique. A la fois touchants et étrangement patauds, les morceaux regroupés dans « Smile » ont la saveur acidulée des souvenirs un peu trop embellis par une mémoire indulgente…