On appelle cela l?aisance, la facilité. Attention, rien de péjoratif là dedans, il faut voir ici la facilité que l?on attribuerait à un collégien irritant ses camarades en raison d’une réussite qui semblerait naître d?un exercice plaisant plutôt que d?un labeur contraignant. Les chansons de Ron Sexsmith possèdent cette qualité rare de couler de source, […]
On appelle cela l?aisance, la facilité. Attention, rien de péjoratif là dedans, il faut voir ici la facilité que l?on attribuerait à un collégien irritant ses camarades en raison d’une réussite qui semblerait naître d?un exercice plaisant plutôt que d?un labeur contraignant. Les chansons de Ron Sexsmith possèdent cette qualité rare de couler de source, guidées par une évidence harmonique confondante, amenant l?auditeur par la main.
Pourtant Sexsmith reste toujours aussi confidentiel auprès d?un large public. Peut-être est-ce parce que sa musique n?a rien de tapageuse et que lui même se montre particulièrement humble? Sans surprise en comparaison de ses disques précédents, mais avec un égal bonheur, ce recueil se compose de parfaites chansons pop à la production subtile et boisée (violons, guitare sèche, tambourin), traversées de ch?urs sobres et d?arrangements discrets mais jamais fortuits. Sa voix, fragile mais chaleureuse (I know it well) se pose délicatement sur ce velours. Par contre, quand il se laisse aller à un titre au registre soul, Whatever it takes, il se montre moins convaincant. Pour le reste, ses compositions se voilent souvent d?une mélancolie jamais pesante mais plutôt emplie de douceur bienfaitrice.
Et quand sur les notes du livret, Ron Sexsmith, ce grand bonhomme joufflu et d?apparence un peu gauche, dédicace ces chansons à Johnny Cash et à Elliott Smith, deux gueules cassées récemment disparues et muées par la même flamme, tout semble tomber sous le sens, une évidence réconfortante. La filiation est là, la sensibilité comme matériau fondateur.
- Publication 299 vues1 décembre 2004
- Tags Ron SexsmithV2 Music
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