Sarazvati

« Les mélodies pop acidulées des Kinks, une section rythmique ancrée dans la Blaxploitation, les bidouillages insolents de Beck et des Beastie Boys, des cordes électriques trempées chez les Who, la poésie des Monty Pythons »?voici comment Sarazvati définit sa musique. Forcément, cela intrigue. Il faut plonger la tête en premier dans ?Happy Kali Yuga? […]

Sarasvati est la déesse de la connaissance, de l’éloquence, de la sagesse et des arts. Encore une définition bien pompeuse? En fait, ici, il s’agirait plutôt d’une bande de fêtards ayant l’ambition de faire danser les plombés du groove, les récals du dance-floor. Le groupe se forme en 2001 autour de six lillois d’influence et d’horizons bâtards, d’où son style bien particulier : Toma (guitare), Sug (DJ) et Stef (electronicien choriste) sortent de la scène pop et électro lilloise, Pirzo et JM ont poussé en Afrique avant de s’installer en France, Vinz (basse) est flamand. Leur premier maxi sort un an après, consolidé par des concerts de Paris au Nord de la France et en Belgique. ?Happy Kali Yuga? est le deuxième travail autoproduit de Sarazvati.

De l’alarmant Evolution.comes ? au sympathique xylophone de C6H12O6, en passant par Theme pour E et son ambiance discothèque de bord de plage, ou Buziness Trip, corps à corps équitable entre ambiances lourdes gothiques et scratchs électro, les 11 titres de ce second album ne peuvent laisser indifférent, tant le choc des genres et des instruments est virulent.

Festive et dansante à souhait, la musique de Sarazvati est un énorme shaker. Boucles funk, mélodies pop, samples, scratch, basse disco, riffs rock, groove lancinant s’y cotoient en toute sincérité et sans artifice sur des rythmes oscillants. Comme des druides, les membres de Sarazvati mélangent savamment les ingrédients de leur potion électro-rock-funky vitaminée? mais attention toutefois à respecter les doses car la confusion n’est pas loin et guette certains morceaux.