"> Sóley - Krómantík - Indiepoprock

Krómantík


Un album de sorti en chez .

5

Un album qu'on aurait aimé aimer.

Connaissez-vous cette sensation? L’attente d’un album dont l’annonce, l’alléchante présentation marketing vous fait saliver, un décor planté qui augure de bien belles choses, par exemple le fait que l’artiste islandaise Soley se lance dans la confection d’un 8 titres exclusivement au piano, sans voix ou arrangement studio ou presque… La rencontre entre la verve artistique de la dame (qui semble génétique chez les islandais) et la pureté d’un instrument aussi noble que le piano eut le mérite d’exciter notre curiosité, ne serait-ce que pour l’aspect défi de l’entreprise. Justement, l’intérêt ou l’essence même d’un challenge tient dans l’incertitude de la réussite et, en l’occurrence, nous ne pourrons pas aller beaucoup plus loin que saluer l’ambition di disque.

Bien sûr, l’album, comme une évidence, est beau. En est-il pour autant intéressant ? Avant tout, l’élaboration de la rythmique semble pour le moins abstraite, voire anarchique, à la manière d’un érudit en musicologie, ce qui nous fait dire que tout de même, « Krómantík » suscitera peut-être plus d’engouement chez un public averti.  C’est donc via cette conception, qui frise parfois le non-rythme, que Soley tente de faire passer ses émotions sombres (entre mélancolie et inquiétude), s’appuyant sur un schéma redondant, comme la déclinaison d’une pensée, d’une sensation unique qui traverse des contextes différents. La mélodie est complexe à la limite de l’élitisme, mais on y décèle tout de même de très beaux moments, souvent à la faveur d’incursions – trop rares – de voix ou du travail de production. D’une manière générale se dégage une ambiance de bande-son de cinéma, un petit quelque chose de mise en scène, comme si l’artiste avait pensé sa musique en terme d’images, de situations de vie.

Et c’est bien en cela qu’il y a un manque, on se croirait à l’écoute d’une partie d’une performance générale. C’est encore une fois très bien réalisé, mais ce « Krómantík » ne se suffit pas à lui-même, il aurait gagner à s’étoffer, à creuser plus profond ou à s’adjoindre d’autres supports que le seul clavier. Album trop sage ? Trop élitiste ? De fait, l’étincelle qui l’anime est trop inaccessible. En dépit de la qualité esthétique de l’objet auditif, notre cœur n’a que trop peu battu au rythme des touches de Soley, au point de finir par nous ennuyer.

 

S’il ne devait en rester qu’un titre : Krómantík.

 

 

 

 

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  • Publication 667 vues28 novembre 2014
  • Tags SóleyMorr Music
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Tracklist

  1. Stiklur
  2. Fantasía
  3. Falski píanótíminn
  4. Kaósmúsík
  5. Krómantík
  6. Stofuvals
  7. Eftirteiti
  8. Swing

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