"> The Afghan Whigs - Congregation - Indiepoprock

Congregation


Un album de sorti en chez .

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Le jour où Questions pour un Champion abordera le grunge entre deux questionnaires sur la luzerne en milieu tropical et l’hygiène dentaire de l’ornithorynque, Julien Lepers pourra tromper plus d’un candidat : « Top ! Paru à l’automne 1991, je suis l’album majeur d’un groupe issu de l’écurie Sub Pop de Seattle, mené par un leader […]

Le jour où Questions pour un Champion abordera le grunge entre deux questionnaires sur la luzerne en milieu tropical et l’hygiène dentaire de l’ornithorynque, Julien Lepers pourra tromper plus d’un candidat : « Top ! Paru à l’automne 1991, je suis l’album majeur d’un groupe issu de l’écurie Sub Pop de Seattle, mené par un leader charismatique à la voix éraillée. Ma pochette fait apparaître un bébé, je suis je suis… »

Que ceux qui auraient intuitivement répondu « Nevermind » lèvent la main… Les similitudes entre l’album de Nirvana et « Congregation » des Afghan Whigs sont nombreuses, pourtant assimiler le second à un clone du premier serait injuste et inexact. Injuste aussi, l’oubli coupable dans lequel le groupe mené par Greg Dulli est tombé : le succès de Nirvana, aussi réjouissant et important qu’il ait pu être, a fini par être l’arbre cachant la forêt des talents atypiques de la scène grunge.

Au rayon des similitudes, « Congregation » s’inscrit nettement dans la lignée des albums Sub Pop de l’époque : guitares saturées, au son brouillon, batterie omniprésente, chant torturé et volontiers hurlé. Mais si « Nevermind » a pu séduire rapidement un public gigantesque grâce à un côté plus ouvertement pop et au gros son travaillé par Butch Vig, « Congregation » garde un côté plus énigmatique. Il n’a pas bénéficié de la production de Vig, et cela se ressent sur un son assez plat, étriqué, assez riche en réverbération, très marqué par les productions des Replacements. Les parties de guitares, travaillées et foisonnantes (ah, le jeu à la wah-wah sur Turn On The Water) apportent en revanche aux morceaux leur énergie et leur élégance, et le jeu de batterie de Steve Earle joue un rôle particulièrement important (I’m Her Slave, The Temple). L’intelligence des Afghan Whigs est de savoir tempérer une composition assez classique par une approche rythmique qui s’écarte souvent des sentiers binaires, si bien que les premières écoutes peuvent laisser une impression d’étrangeté légèrement déstabilisante.

Le morceau-titre représente le sommet de l’album, mais on trouve également d’autres moments forts (Turn On The Water, Conjure Me, Milez is Ded). C’est sur Tonight, enfin, que l’on voit poindre le plus nettement l’intérêt de Dulli pour la soul et le blues : sur cette complainte splendide et dépouillée, il s’y mue, l’espace de quelques minutes, en clochard céleste. La preuve, s’il en est, que son ambition et son talent le portaient bien au-delà du grunge…

Chroniqueur

Tracklist

  1. Her Against Me
  2. I'm Her Slave
  3. Turn On The Water
  4. Conjure Me
  5. Kiss The Floor
  6. Congregation
  7. This Is My Confession
  8. Dedicate It
  9. The Temple
  10. Let Me Lie To You
  11. Tonight
  12. Miles Iz Ded

La disco de The Afghan Whigs