"> The Dead Weather - Dodge & Burn - Indiepoprock

Dodge & Burn


Un album de sorti en chez .

5

Entre titres bâclés, sorties de routes pop larmoyantes et quelques réminiscences d'inventivité, Dead Weather demeure constant dans l'inconstance.

C’est non sans un sens aigu du happening commercial que Jack White relance son « supergroupe » en septembre 2015 avec un troisième album. Composé et produit dans la hâte, « Dodge & Burn » souffre du même virus que ces prédécesseurs, à trop vouloir exacerber l’instinct et l’improvisation Jack et Alison privent leurs compositions d’une vraie consistance.

L’album s’ouvre sur un I feel love (Every Million Miles) particulièrement pauvre. Les riffs répètent un schéma qui tiendrait sur un timbre poste, les quelques trouvailles consistent en un ralentissement de la rythmique en milieu de titre, comme un DJ qui ne jouerait qu’avec le volume de sa platine. A côté de cela, la pauvre Dame Mosshart tente d’insuffler un temps soit peu de charisme dans le titre, mais en vain, à aucun moment on n’y croit. Buzzkill(er) emboîte alors le pas dans la même lignée, un titre au mieux passe partout, au pire sans grand intérêt. Mais, enfin,  Let Me Through nous rappelle que les deux compères ont prouvé par le passé leur amour des rythmiques tendues, qui sentent le soufre. Avec ce troisième titre très viril profitant d’une Alison retrouvée au chant, le LP remonte la tête et gagne en personnalité. Faute d’originalité, ce troisième titre parfaitement tenu dans sa maîtrise du rythme et dans l’aura qu’il dégage, maintiendra tout de même notre attention pour la suite.

Three Dollar Hat intervient à ce moment, comme un poil à gratter, résumant assez bien l’album à lui seul, le titre est inconstant. Démarrant magnifiquement par un riff de basse Fugazien, simpliste soit, laissant place à un flow rappé de Sieur White sur fond de délire instrumental, le titre semble se casser les dents sur la rupture hard 80’s d’Alison qui ne trouve absolument pas sa place.  Par la suite, les compositions vont voguer entre rock faussement dur et charisme discount, nous offrant une sorte de tempête dans un verre d’eau, toujours avec les mêmes riffs acides mais bien trop triviaux, une Alison Mosshart qui a trop tendance à se singer elle-même et un Jack White qui s’amuse aux percussions, quitte à rendre les rythmiques un peu lourdes, écœurantes. Cop & Go et surtout Too Bad sortiront tout de même du lot avec la guitare qui se libère légèrement et se marie bien mieux à la batterie. Par contre, l’album s’achève sur un Impossible Winner indigeste comme un happy end d’une comédie romantique hollywoodienne, toute en cliché et mièvrerie, interminable, en un mot, horrible.

Voilà donc à quoi rime la récréation du vintage godfather, des délires mal canalisés, une sorte de boeuf de bons musiciens qui se retrouvent par hasard en studio. L’auditeur n’est pas à l’abri de quelques bonnes surprises, mais dans l’ensemble « Dodge & Burn » aurait soit dû se mûrir bien plus soit rester un CD gravé pour la famille et les amis.

S’il ne devait en rester qu’un titre : Three Dollar Hat.

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La disco de The Dead Weather