Sur « Strange Friend » on retrouve cette science de la dissonance, de la complexité. Le mariage de l’électro et de l’organique...

De Phantom Band, je garde Island en mémoire, un titre du premier album du groupe, “Checkmate Savage”… Ce n’est pas le titre le plus représentatif de la musique de ce collectif génial et discret. Mais, c’est celui qui éclaire la qualité mélodique incomparable de ses compositions. Sur « Strange Friend » on retrouve cette science de la dissonance, de la complexité. Le mariage de l’électro et de l’organique. Des envolées « chorales », puis des plongées dans l’indie la plus exigeante.

Toute cela confère à The Phantom Band, et à cet album, une identité singulière, un son identifiable immédiatement. D’un charisme particulier, âpre mais sensible, tendu mais qui peut être chaleureux. Chaque titre voit s’affronter de beaux paradoxes, guitares furieuses, claviers rutilants… Ballades americana qui s’enflamment d’un coup et deviennent étrangement dansantes. Musique anguleuse qui sait s’arrondir et même exploser. The Phantom Band appartient au cercle très fermé de ces groupes qui savent expérimenter tout en restant audibles, tresser une musique sans compromis mais accessible. Un savoir-faire exceptionnel pour combiner en une même chanson des univers a priori incompatibles… Au final, des chansons hybrides, à la tonalité pop et très rock, folk et psychédélique. C’est une musique au spectre incroyablement large, balayant presque tous les styles, sans jamais s’éparpiller ni se perdre en route. La voilà la signature de The Phantom Band… Groupe protéiforme, monstrueux, dans le sens noble du terme,  qui d’album en album redessine la carte de toutes les musiques populaires américaines.  Strange Friend donne le tournis, emporte, dévore, happe… Et se termine sur un grondement sourd comme après le passage d’un convoi ensorcelant.

 

 

• Publication 736 vues4 mars 2015
• Tags The Phantom BandChemikal Underground
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