The Pipettes

En 2006, nous avons été nombreux à tomber sous le charme des Pipettes, trois drôles de demoiselles en robes à pois qui nous replongeaient mine de rien dans le meilleur des girls bands des années 60. Depuis deux d’entre elles ont quitté le navire ; l’unique membre originelle restante, Gwenno, nous promet cette fois d’avancer […]

Tenter de transposer l’univers aussi féminin que féministe des Pipettes au milieu de synthétiseurs avait de quoi effrayer, et c’est telles des équilibristes que le groupe arrive à faire tenir les meilleures pistes de l’album, comme l’euphorique Call Me ou la touchante Stop the Music, morceau le plus réussi de l’album avec ses rythmiques funk et son refrain tendre et délicat.
Les ratages complets sont relativement rares : l’horrible Our Love Was Saved By Spaceman évoque cependant une face B du Spacer de Sheila tandis que I Need a Little Time nous rappelle le pire de la dance des années 90, comme échappée de « La Plus Grande Discothèque du Monde ». Le reste de l’album tente vainement d’irradier le fun à coup d’harmonies vocales et d’airs faciles à retenir mais ne parvient au final qu’à se laisser écouter passivement pour être oublié tout aussi vite. Si les mélodies sont sympathiques, les instrumentations et les arrangements frôlent régulièrement le mauvais goût ; ultime problème : l’ensemble sonne trop souvent comme un album solo de Gwenno, Ani ne dégageant pas la personnalité de ses prédécesseuses.

Les Pipettes nouvelle mouture voudraient conquérir la Terre à coup de lumières et de paillettes, mais leur vaisseau peine à décoller et on comprend assez aisément la léthargie des hommes endormis sur la couverture de l’album, assez laide soit dit en passant. Pendant ce temps une ex-membre du groupe, Rose Elinor Dougall, a sorti sans prétention un ravissant petit album de pop douce et aérienne… en même temps, ça a toujours été elle ma préférée.