Album limpide, résolument rock et terriblement efficace
The Wave Pictures commencent clairement à rentrer dans la catégorie des chouchous de nos contrées. Pour rappel, il y a de cela un mois, le trio accordait au site une interview dans le cadre de leur tournée promotionnelle. Il est vrai que jusque-là on avait été enchanté par leur base folk, leur six cordes « Dire Straitsienne » et le foisonnement de détails (du noise au psyché).
A ce jour, le dernier effort studio de la bande remontait à mars 2014 et une collaboration avec Herman Dune qui avait accouché du magnifique « Gin« . C’est encore une fois une rencontre, avec Billy Childish (artiste pluridisciplinaire, co-fondateur de Thee Headcoats) qui donnera le grain de ce nouvel album. Ce dernier aux manettes fait clairement entrer la bande dans une autre dimension…
Les maintes productions précédentes du groupes restaient marquées, entre autres, par des influences fortes, des instruments mis en avant à tour de rôle pour un rendu qui nous a toujours emballé. Malgré cet enchantement, par pur cynisme professionnel, on aurait pu s’ériger contre cet espèce de désynchronisation générale, la guitare trop mise en avant par exemple. Et c’est là que l’ami Billy, digne représentant d’un esprit garage/grunge, va apporter ce qu’il manquait, l’alchimie ! L’entreprise semblait risquée tant le décalage perpétuel de chaque instrument et de la voix commençait à devenir l’identité sonore des wave.
Nouvel opus, donc, nouvelles directions, et réussite au rendez-vous. La voix, telle la toupie de Di Caprio dans Inception, reste le point d’ancrage, et la démarche alchimiste va s’articuler ainsi. Les cordes et rythmiques se simplifient au profit d’un son plus direct et plus rêche. Les envolées de guitare sont toujours là mais bien moins livrées à elles-mêmes. Quelques sonorités à la Strange days ou un harmonica bluesy revenant ici ou là dans l’album viendront donner de la matière, étoffer ce « Great Big Flamingo Burning Moon ». En matière d’ambiance, ça respire l’insouciance et l’amusement. Une atmosphère légère trop espiègle pour n’être que futilité, et on décèlera vite quelques fissures d’adultes dans ce qui ressemble plus à de la désinvolture qu’à de la sérénité…
Voilà donc en quoi ces 13 nouveaux titres sont notables dans la discographie des wave, instrumentation allégée au profit d’une unité de propos qui fait la part belle à la mélodie. Leur album résolument le plus rock/ »rentre dedans » qui profite d’un travail d’orfèvre sur les arrangements, avec un Monsieur Childish qui marrie urgence garage, ascèse d’effets et précision, agissant comme le catalyseur des énergies diffuses du groupe. Comme quoi rencontrer un William peut aider à se révéler…
S’il ne devait en rester qu’un titre : We Asleep In The Blue Tent
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- Publication 737 vues18 février 2015
- Tags The Wave PicturesMoshi Moshi Records
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