Ty Segall

Neuvième album pour Ty Segall, toujours frais comme un gardon...

Une année sans un album de Ty Segall, seul ou (très) entouré sur ses projets parallèles, serait un leurre. On lui connaît sa propension à démultiplier les compositions, à même se demander quelle mouche l’a piqué une fois tombé de son berceau. Sûrement celle de l’hyperactivité ou quelconque autre terme qui définirait les cerveaux bouillonnants, et ce pour le plus grand bonheur du rock garage et de ses fidèles disciples.

Fidèle à ses principes, le californien défriche les écoutilles avec ce nouvel album éponyme. Le triptyque d’entrée plante le décor, à coups de notes vrombissantes et endiablées, ponctué par un Warm Hands (Freedom Returned) étalant son intro grunge puis son ascension saccadée sur plus de dix minutes. Une régalade qui appelle ensuite au calme et aux ballades sucrées comme Ty Segall sait en disposer, doucereux Talkin’ et ôde à son âme soeur, Denée sur Orange Color Queen. Entre ses deux actes de romantisme notoires, The Only One et Thank You Mr. K rappellent à l’ordre sans sourcilier, exécutées avec toujours cette même exigence du morceau imparable et une énergie trépidante.

Quelques références pop seventies plus loin (Papers et Take Care (To Comb Your Hair), en plus rocailleux…), l’une des figures de proue du catalogue de Drag City revient sans vraiment revenir aux fondamentaux, ceux qui ont érigé sa solide réputation depuis presque dix ans (déjà). Bien aidé par Steve Albini aux manettes, Ty Segall fait du Ty Segall, et il le fait toujours aussi bien…