"> Wild Beasts - Smother - Indiepoprock

Smother


Un album de sorti en chez .

7

Troisième album signé Wild Beasts.

« Smother », joli titre pour Wild Beasts, tant ce terme (suffocation) semble symboliser à la fois l’univers mortifère du groupe et la tonalité d’un album dans lequel tout semble composé d’espaces et de silences entre les notes.

L’électro se fait nuancée, inexistante sauf qu’elle est toujours là bien sûr, les les vocaux en falsetto de Hayden Thorpe, plutôt que de continuer à s’aventurer dans l’univers quelque peu affecté d’Anthony & The Johnsons, se revêt de teintes chaloupées et chaudes, presque fauves (patronyme initial de nos artistes), où l’on croirait, en de brefs moments, presque entendre Bryan Ferry.

Autre évidence musicale qui s’impose ici, celle de Talk Talk, tant le travail sur les interstices entre les sons paraît exemplaire : nous sommes ici dans l’univers de la « chamber pop » délicate, toute une trame sur laquelle vont s’orchestrer des morceaux brûlants et sardoniques (Lion’s Share, Bed Of Nails, Plaything) mais dont l’incandescence sera étouffée par le charme du phrasé vocal et des arrangements en demi-mesure.

Albatross
revisite aussi un autre héritage, lourd à porter puisque baudelairien mais pleinement assumé et presque regaillardi par une fluidité toute aérienne. Tournant le dos à l’exaspération baroque de « Two Dancers » l’album précédent, les compositions de « Smother » vont alors s’émailler de ces tonalités clairsemées comme en contrepoint des visions mordantes suggérées par le disque.

Espace et silence donc, étayés par ces lumières omniprésentes, qu’elles soient aveuglantes ou obscures, disque nimbé par la fragilité derrière le demi-sourire, refrains où, malgré les allusions pernicieuses, perce la tendresse (End Come Too Soon), « Smother » s’écoute comme une conversation sur oreiller avec, toujours présent, le risque, que, sous l’amour qu’il prétend vouloir célébrer, cet objet ne soit l’instrument d’une plongée là où la respiration s’éteint en parallèle avec le plaisir de certains sens qu’il aura su susurrer et susciter.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Lion's Share
  2. Bed Of Nails
  3. Deeper
  4. Loop The Loop
  5. Plaything
  6. Invisible
  7. Albatross
  8. Reach A Bit Further
  9. Burning
  10. End Come Too Soon

La disco de Wild Beasts