Après cinq disques et près de quinze années d'existence, Wild Beasts stoppe son aventure en publiant un dernier round en cruel manque d'inspiration...
Il s’en est fallu d’un communiqué un matin de septembre, rédigé dans la solennité d’une encre de machine à écrire, pour éteindre définitivement la flamme. Wild Beasts a décidé de s’effacer sans signes avant coureur, ni traces de coups ni vagues à l’âme annonciatrices, provoquant la stupeur et une pointe d’interrogation concernant les milliers de raisons qui ont pu motiver ce choix. Qu’importe à vrai dire puisqu’ici, aucun aveu d’échec et encore moins d’amertume à clore son propre chapitre, préférant délaisser la tristesse d’une séparation pour ne conserver que les souvenirs impérissables.
Surfant sur cet happy end, la formation britannique avait réellement à cœur de soigner sa révérence. Au préalable à un dernier concert orchestré le 17 février dernier à l’Eventim Apollo de Londres, l’idée de sortir des clous en écartant le classique best-of pour ultime parution avait germé en amont. En lieu et place, une réunion en studio fut privilégiée pour ré-enregistrer plusieurs de leurs morceaux favoris, et c’est précisément là que le bat blesse. L’idée, pas inintéressante en soi, vient biaiser la perception du live en vase clos, sans public et privé de ferveur, mais surtout de ces titres ancrés dans les esprits que l’auditoire désire parfois redécouvrir avec des arrangements inédits sans y déceler la moindre similitude avec les basiques. La principale déception est qu’aucune des treize pistes n’échappe à ce constat, toutes étant jouées de manière quasi-identiques aux existantes alors que l’on pouvait légitimement espérer mieux, telles des structures instrumentales revisitées ou de légères variations rythmiques, mais au-delà encore, un supplément d’âme qui aurait clairement validé l’exercice et fait pencher la balance du bon côté.
L’impression que les quatre anglais ne sont pas allés au bout de leur idée perdure et nuance le plaisir. Cependant, ce dernier vient à point nommé lorsque l’on remarque que la sublime harmonie entre le timbre colossal de Tom Fleming et celui affiné de Hayden Thorpe est encore en mesure de transmettre quelques frissons (All The King’s Men, Wanderlust), autant que de re-goûter aux pistes extirpées de productions moins récentes, en particulier Bed Nails et This Is Our Lot extraits de « Smother » ou, entre les deux cités, Hooting & Howling tiré de leur second album « Two Dancers ». Quitte, d’ailleurs, à collectionner le meilleur de Wild Beasts comme il vient lui-même de l’exécuter sans grand génie, autant aller écumer un à un tous les albums qui auront fait d’eux d’éminents représentants d’une pop moderne et sophistiquée…
- Publication 840 vues28 février 2018
- Tags Wild BeastsDomino
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Tracklist
- Wanderlust - Live at RAK
- Big Cat - Live at RAK
- A Simple Beautiful Truth - Live at RAK
- 2BU - Live at RAK
- Bed Of Nails - Live at RAK
- Hooting & Howling - Live at RAK
- This Is Our Lot - Live at RAK
- He The Colossus - Live at RAK
- The Devil's Palace - Live at RAK
- Alpha Female - Live at RAK
- Get My Bang - Live at RAK
- All The King's Men - Live at RAK
- Celestial Creatures - Live at RAK