Il y a deux façons d’aborder "At Mount Zoomer", le deuxième album des géniaux Canadiens de Wolf Parade. La première consiste à dire que de toute façon il est impossible de refaire le coup de "Apologies to the Queen Mary", leur quasi-parfait premier album, qui avait lancé le groupe sous les feux de la rampe […]
Il y a deux façons d’aborder "At Mount Zoomer", le deuxième album des géniaux Canadiens de Wolf Parade. La première consiste à dire que de toute façon il est impossible de refaire le coup de "Apologies to the Queen Mary", leur quasi-parfait premier album, qui avait lancé le groupe sous les feux de la rampe indé en 2005. La seconde consiste à faire confiance à Dan Boeckner et Spencer Krug, les deux têtes pensantes de la meute, insatiables compositeurs au sein de leurs différents projets parallèles (Handsome Furs pour le premier, Sunset Rubdown et Swan Lake pour le second).
Les trois années qui séparent les deux albums de la formation Montréalaise ont en effet permis à Boeckner et Krug d’assouvir leur soif de composition et de mener à bien des projets qui leur tenaient à coeur. Les deux acolytes ont donc choisit cette fois-ci de mettre leurs égos de côté et de se comporter en véritable groupe. Contrairement à son prédécesseur, "At Mount Zoomer" a été composé en commun par les membres de Wolf Parade et produit par l’un d‘entre eux (le batteur Arlen Thompson). Le résultat est un album certainement moins immédiat au premier abord, moins exubérant, qui demande quelques écoutes avant d’être complètement apprivoisé, mais qui ne manque pas d’une cohésion dont semblait parfois souffrir "Apologies to the Queen Mary", malgré ses qualités indéniables.
Une chose est certaine, ce nouvel opus devrait décontenancer quelques fans de la première heure. Ils constateront que les loups ont rentré les griffes et semblent la plupart du temps inoffensifs. L’enregistrement d’une partie du disque dans l’église d’Arcade Fire aurait il eu des vertus apaisantes ? Toujours est il qu’hormis en de très rares occasions (l ‘excellent Language City et à un degré moindre California Dreamer et The Grey Estates), les compositions ne cherchent pas à décoller et à vous exploser aux oreilles comme auparavant. Recentrées autour du synthé de Spencer Krug, elles ont tendance à trainer en longueur (4 titres sur 9 durent plus de 5 minutes) là où auparavant elles séduisaient par leur urgence mélodique.
Au final, "At Mount Zoomer" est une bête qu’il faut apprendre à dompter, à apprivoiser, à l’image des claviers new-wave de Fine Young Cannibals ou des 10 minutes et 46 secondes aux frontières du prog-rock de Kissing The Beehive. Wolf Parade reste bel et bien un des groupes les plus excitants du moment.
- Publication 548 vues29 juillet 2008
- Tags Wolf ParadeSub Pop
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