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Interview de Irfane

Interview de Breakbot

Still Waters est votre deuxième album, qu’est ce qui a changé pour vous par rapport au premier ? 

Irfane: Il a changé… (rires)

Breakbot (Thibaut): Ce qui a changé c’est surtout la manière de le faire, le premier je l’avais fait dans mon coin, Irfane avait collaboré sur quelques morceaux, mais c’était un truc personnel. Ensuite on a pas mal tourné ensemble, et puis à la fin de notre tournée on s’est posés un peu chez moi et on a fait pas mal de démos pour le disque, et on les a vraiment faites à deux cette fois. Irfane s’est impliqué dans la production, et moi je me suis impliqué un peu dans les mélodies de voix.

Irfane: Et puis je faisais les cafés, les massages, j’ai acheté un flipper que j’ai galéré à monter jusqu’au 5e étage, à cause de ça l’album qui devait sortir en 2015 n’est sorti qu’en 2016.

 

Justement vous aviez annoncé qui vous créeriez un groupe tous les deux, mais finalement vous avez juste inclus Irfane dans le projet Breakbot, pourquoi ce choix ? 

Irfane: C’était un peu se tirer une balle dans le pied de recréer quelque chose…

Breakbot: Ce n’était pas logique de changer de nom alors que la musique était totalement dans le prolongement du premier disque. Et puis aussi Irfane était déjà présent dès les premiers jours avec moi, dès le premier single sur Ed Banger, il a toujours été partie intégrante du projet Breakbot. Donc que Breakbot ce soit 1 personne ou 2 personnes moi je m’en fous, c’est le même projet. Dans Breakbot, tout le monde est le bien venu. Surtout Yasmin. (rires)

 

Justement comment avez-vous rencontré Yasmin (qui chante sur le disque et avec vous en tournée) ?

Breakbot: Sur internet… (rires) Non c’était sur un festival à Hong Kong, on allait voir Pharell Williams qui jouait, enfin qui chantait, enfin qui était là et qui faisait l’animation quoi. On attendait et puis Yasmin est venue se présenter à nous. Et elle nous a expliqué qu’elle était dj et qu’elle chantait. Et bien plus tard je me suis retrouvé à écouter une reprise qu’elle avait faite de Withney Houston et là je me suis dit « ouh là, ouh lala, ouh lalalala, elle chante trop bien !  » (rires)

Irfane: Y’avait 3-4 intrus de l’album qu’on avait déjà, et on se disait que des voix féminines iraient trop bien. Et comme elle habite à Londes, elle est venue jusqu’à Paris et en un temps record on a enregistré les morceaux qui sont sur le disque.

Breakbot: C’est une bonne addition à notre crew, elle a une énergie très positive et pour la tournée c’est trop cool parce qu’elle peut chanter les sons à la place de Ruckazoid, du coup ça nous évite de payer un deuxième billet d’avion etc… (rires)

 

Tu as déjà en partie répondu, mais qu’est-ce qui a changé dans la création de l’album par rapport au premier ? Surtout, en quoi vos rôles à tous les deux ont-ils changé ?  

Irfane: Sur le premier album, je donnais mon avis, mais Thibaut faisait la plus grande partie.

Breakbot: Mais il était déjà vachement impliqué parce qu’un morceau c’est pas seulement l’instru et c’est lui qui écrivait les mélodies de voix et les paroles.

Irfane: Mais voilà c’était plus défini, lui à la prod, moi à la voix, alors que sur cet album ça s’est un peu plus mélangé. Il peut se mêler des mélodies de voix par exemple.

Breakbot: Et puis maintenant il peut dire des trucs du genre: « ah ouais là je verrais bien un petit coup de triangle » (rires)

 

 

La basse est vraiment l’élément principal de ta musique, tu commences par ça quand tu composes ? 

Breakbot: On ne commence pas forcément par ça, mais c’est vrai que c’est une partie très importante de notre musique. Pour composer, je me base sur le trio basse, batterie et élément mélodique (guitare, ou synthés). Et c’est vrai que la basse est toujours à la genèse des morceaux, on essaye de faire des basses assez mélodiques. Sur le premier album, je faisais les basses soit avec un clavier et des plug-ins, soit avec des samples, des petits bouts de basse que je prenais dans des disques et je faisais du collage en fait. Dans Still Waters c’est plus des basses jouées par notre bassiste, mais y’a aussi des basses synthés qui sont souvent jouées par mon frère.

Irfane: Mais elles se rapprochent tout le temps des basses que t’as écrites.

Breakbot: Oui, mais ils gardent une bonne liberté, on a la chance d’avoir un bassiste avec un feeling de ouf, c’est un sacré tueur donc ça nous a bien servi sur le disque, et ça nous sert beaucoup pour le live.

 

C’est venu naturellement l’idée de jouer en live, plutôt que faire dj set comme avant ? 

Breakbot: Oui pour la première tournée c’était un dj set, on passait que 5-6 morceaux à nous.

Irfane: Là l’idée c’était de faire un live tout en gardant un peu le style dj set avec les morceaux qui s’imbriquent. Dès le début Thibaut était à fond pour prendre un batteur, en plus de la guitare qu’on avait sur la fin de la tournée précédente.

Breakbot: Pour changer du set avec juste un mec derrière son ordi. Et même au niveau du son on va passer un cap, ça permet d’avoir un meilleur son.

Irfane: On a aussi travaillé le visuel, le but de notre live c’est aussi que les images reflètent notre musique donc ce sera assez intimiste. En tout cas plus intimiste que les performances qu’on a pu faire pour la télé par exemple.

 

Est-ce que tu y pensais déjà quand tu as composé l’album ?

Breakbot: Sur le premier disque, comme j’avais fait l’erreur de m’intéresser au live que sur la fin, là justement j’y ai pensé en amont, j’y pensais dès le début en fait. J’avais l’envie de donner quelque chose de plus joué. De toute façon on continue à faire des DJ sets donc on ne perd rien, mais du coup on avait envie de bien différencier le live du dj set.

Irfane: Et puis y’a un truc tout bête aussi, c’est qu’avec un deuxième disque ça nous fait assez de morceaux pour faire un vrai live, bien rempli.

Breakbot: On n’était pas non plus obnubilés par le live, mais on y pensait et donc les morceaux de l’album sont aussi faits pour être joués avec la formation qu’on a en live.

 

Maintenant on va faire une petite playlist si ça ne vous dérange pas, vous pouvez me donner un morceau chacun si vous voulez.  

  • Vous pouvez me donner un morceau que vous écoutez en cachette parce que c’est la honte ?

Irfane: Moi j’aime bien « Good To You » de Selena Gomez. (rires)

Breakbot: Moi j’aime bien « Fireworks » de Katy Perry. (rires)

 

  • Le titre qui vous suit depuis des années, mais que vous aimez toujours autant ?

Breakbot: Moi ce serait « Wishing On A Star » de Rose Royce

 

Irfane: Et moi « Harvest Moon » de Neil Young que j’adore, elle est dans un album que j’adore, et que j’écoute régulièrement.

 

  • Le truc du moment qu’on ne doit pas rater ?

Irfane: Young Gun Silver Foks, c’est un super groupe qu’on a découvert.

Breakbot: Y’a JAIN sinon… Non j’déconne ! (rires)

Irfane: C’est horrible.

Breakbot: Thundercat sinon, j’aime beaucoup.

Irfane: Y’a le dernier Tame Impala aussi, même si je crois que je préfère quand même l’album juste avant.

Breakbot: Moi je l’ai pas encore assez écouté, mais pour l’instant il me plait bien aussi.

 

J’aime beaucoup le visuel de l’album, qui a fait la pochette ?

Breakbot: Philippe Jarrigeon, il a fait la pochette et nos visuels pour cet album. Je l’avais découvert parce qu’il a fait la cover du dernier album de Snoop Dogg. Pour le deuxième album, je voulais une photo, par rapport au premier qu’était une illustration, je voulais un truc un peu plus adulte tout en gardant une cohérence avec le premier. Et il a fait ça très bien, il est très bon en studio.

 

Tu te verrais revenir dans le monde de l’image ?

Breakbot: Ouais ouais carrément ! De toute façon le projet Breakbot nous permet d’avoir un regard de directeur artistique, c’est nous qui choisissons les gens avec qui on travaille. On peut pas tout faire, on a pas le temps, j’aimerais bien avoir le temps de faire les clips et tout, mais avec le live par exemple ça devient un peu compliqué. Mais on est toujours en contact avec ce monde-là, moi je gère tout ce qui est graphisme sur le live, pour les clips on choisit des trucs aussi. Mais c’est vrai que j’aimerais bien avoir un peu plus de temps pour en faire plus.

 

Vu qu’on est dans le thème de l’image, la transition est toute trouvée pour parler un peu de cinema, je suppose que vous aimez ça du coup est-ce qu’il y a un réalisateur avec lequel vous aimeriez bien bosser ?

Breakbot: Si Miyazaki voulait faire un clip pour moi ça me ferait kiffer. Martin Scorsese aussi, il en a fait un pour Michael Jackson alors pourquoi pas moi ? (rires)

 

Pour finir, on a déjà du t’en parler très souvent, mais, quand tu étais DJ au Parc des Princes pour un match du PSG et que tu as passé la musique de l’OM, c’était fait exprès ? 

Breakbot: Eh non malheureusement c’est une petite gaffe. Et ce qui est drôle c’est que juste avant de passer le morceau je le fais écouter à Irfane et il me dit « ah ouais garde le pour la mi-temps c’est mortel », finalement je l’ai quand même passé avant le match quand il y avait pas grand monde dans le stade, mais si je l’avais réellement laissé pour la mi-temps avec les 50 000 personnes dans le stade ça aurait pas eu le même effet. Mais bon maintenant j’en rigole, on m’a offert des maillots de l’OM, j’ai eu des invitations aussi, on m’a dit que j’étais le bienvenu au Vélodrome. (rires)

 

Chroniqueur
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