"> Rock En Seine (2/2) - Live Report - Indiepoprock

Rock En Seine (2/2)


Cette seconde journée du festival Rock En Seine 2006 est celle qui suscite depuis de longs mois la convoitise des festivaliers, plus précisément depuis l’annonce de la présence de Radiohead. Pour fêter la seule date dans l’hexagone de Thom Yorke et ses acolytes, le festival affiche complet sur une journée pour la première fois en 4 éditions. […]

Cette seconde journée du festival Rock En Seine 2006 est celle qui suscite depuis de longs mois la convoitise des festivaliers, plus précisément depuis l’annonce de la présence de Radiohead. Pour fêter la seule date dans l’hexagone de Thom Yorke et ses acolytes, le festival affiche complet sur une journée pour la première fois en 4 éditions. Les festivaliers les plus courageux sont présents depuis 11h du matin aux portes du Parc de St Cloud afin de s’élancer vers la grande scène dès l’ouverture des portes à 14h. Une longue journée les attend…

Les canadiens Broken Social Scene (photo 1) sont les premiers à monter sur la scène de la Cascade devant une assistance déjà nombreuse. La seule vraie averse du festival qui s’abat pendant leur set ne viendra pas gâcher la performance de ce collectif de musiciens composé de membres de Stars, Metric… Feist, présente l’an passé sur la même scène avec son groupe, nous fait l’honneur de venir prêter main forte sur quelques titres à Kevin Drew et les siens. On demande à réécouter leur post-rock atmosphérique dans un cadre plus propice à leurs divagations sonores.

Venus en voisins, les Versaillais de Phoenix (photo 2) sont bien décidés à prouver que le groupe a fait sa mue de l’étiquette électro hativement collée aprés leur premier album "United". Les titres de leur dernier opus tels Napoleon Says, Rally ou Long Distance Call ne laissent aucune ambiguïté sur la nouvelle orientation donnée par Thomas Mars à son groupe. Les vieux tubes ne sont pas oubliés (If I Ever Feel Better, Too Young) et produisent l’effet escompté sur le public de la grande scène. Cependant les Versaillais restent encore trop statiques et timorés en live malgré les efforts de leur leader qui n’hésite pas à prendre un bain de foule sur le dernier morceau.

Toujours aussi déterminée, Skin (photo 3) chauffe rapidement la foule avec les titres de son album solo. La scène paraît vite petite pour cette chanteuse teigneuse qui harangue la foule, monte sur les enceintes et saute un peu partout. Malgré la vitalité et la pertinence de ses morceaux les plus récents, c’est sur les vieux titres que la foule suit le mieux : un Hedonism repris en cœur ou I can dream qui clôture le set dans un déluge sonique qui rappelle les grandes heures de Skunk Anansie. 

Sur la grande scène, le concert des Dead 60’s (photo 4) confirme que le groupe n’a qu’un bon titre dans les tiroirs (Riot Radio) – encore trouvent-ils le moyen de le bacler. Le reste relève de l’ersatz de Clash ou Gang of Four : guère convaincant. Même constat pour The Rakes (photo 5) qui possèdent avec Open Book un single qui déchaîne les foules, mais la suite souffre d’un manque d’originalité flagrant.

Le festival arrive dans sa dernière ligne droite avec le show du très attendu Beck (photo 6) sur la scène principale. Les premières notes de Loser résonnent mais point de Beck sur scène. A la place, des marionnettes à l’effigie des membres du groupe reproduisent les faits et gestes en simultané jusqu’à l’arrivée de Beck et sa clique au milieu du morceau. Les marionnettes, présentes tout au long du set, sont une véritable bouée d’oxygène dans un festival qui commençait un peu à ronronner à cause d’une trop grande uniformité des genres. Véritable bidouilleur musical, Beck nous plonge alternativement dans des ambiances folk, hip-hop, country, rock…Il nous sert même un concert de percussions avec des couverts et des aliments par le biais de son groupe attablé sur scène simulant un repas. Autre moment fort du concert : la retransmission sur les écrans géants d’une vidéo montrant les délires des marionnettes dans Paris ou backstage en train de saccager la loge de Radiohead. Le public n’en demandait pas tant pour s’enflammer. Le groupe refait son apparition sur scène pour un titre hip-hop, interprété par un Beck en costume d’ours qui vient conclure un set fourre-tout mais ô combien passionnant.

Il faut ensuite se résoudre à faire une croix sur le concert de Editors (photo 7) à la Cascade, la foule étant trop dense devant la grande scène et le timing trop court pour faire l’aller-retour entre les 2 scènes du Parc de St Cloud. Il est vraiment dommage que le groupe de Tom Smith ait été programmé à l’autre bout du site si peu de temps avant le concert de Radiohead, cela a privé pas mal de festivaliers d’une tête d’affiche ; de plus le groupe ne méritait pas de jouer devant une affluence famélique.

Le gros morceau de ce festival, qui a permis aux organisateurs de fermer la billeterie, est sans aucun doute le concert de Radiohead (photo 8), annoncé à grand bruit dans la presse. Il faut dire que le groupe d’Oxford ne s’est pas produit en France depuis 2003 et que ses apparitions sont rares cette année. Les fans ont donc fait le déplacement d’un peu partout et campent devant la grande scène, signalés par leurs T-shirts logotypés. Dès 21h15, les festivaliers sont agglutinés bien au-delà des tours de régie et l’accès est difficile. Airbag ouvre le set, magnifique, transcendant, le son est bon, le groupe est en place, les lumières et effets rendent le tout mystique. Ouf, Radiohead s’est réconcilié avec les guitares et pioche autant dans "OK Computer" que dans "Amnesiac" ou "Kid A". Les écrans géants dévoilent un Thom Yorke en transe, magnifiant ses morceaux, passant du clavier aux guitares avec toujours autant de dextérité. De nouveaux titres, en test pour le prochain album des anglais, font leur apparition pour le plus grand bonheur de tous. Des extraits qui rassurent sur la santé mentale de Thom Yorke, visiblement débarrassé de ses névroses, et sur la capacité du groupe à composer des titres plus rock. C’est sur un majestueux Karma police repris en cœur par le public et filmé par des centaines de téléphones portables (voir les vidéos déjà disponibles sur youtube.com) que Radiohead tire sa révérence. Un belle prestation qui clôture magistralement un jeune festival qui ne cesse de grandir. 

Crédit Photo : Robert GIL

Rock en Seine 1/2 : lire le live-report du vendredi 25 août

Par Cedric B et
Chroniqueur
  • Publication 169 vues26 août 2006
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