Adem

Lorsque Adem Ilhan a appris que Pluton n’était plus une planète, il s’est certainement dit : « Ouais, bien fait! ». Puis il s’est probablement décapsulé une bière. Pour l’Union Astronomique Internationale comme pour Adem, plus c’est gros mieux c’est. Que ce soit pour la taille d’une planète ou d’un amour, la priorité est à […]

Lorsque Adem Ilhan a appris que Pluton n’était plus une planète, il s’est certainement dit : « Ouais, bien fait! ». Puis il s’est probablement décapsulé une bière. Pour l’Union Astronomique Internationale comme pour Adem, plus c’est gros mieux c’est. Que ce soit pour la taille d’une planète ou d’un amour, la priorité est à la démesure, à l’amour avec un grand « A », et tout le tralala. C’est ce sentiment de « trop grand » que l’on éprouve à l’écoute de « Love And Other Planets », au contraire de sa première réalisation « Homesongs » où une place de choix était laissée à l’intimisme et à l’imagination.

Ce songwriter londonien ne se prive plus pour déclarer, crier, geindre ses sentiments à tue-tête. Ses élans d’affection emprunts de timidité ont été remplacés par des vagues de philanthropie automatiques et régulières comme le mouvement d’une paire d’essuie-glaces. Tout ce qui fait dès lors le charme d’Adem, à savoir cette multitude d’instruments ou de sons qui surgissent entre deux murmures (claquements de mains, cloches, xylophone…) est relégué à l’arrière-plan, noyé dans la masse.

« Love And Other Planets » est un album plein de bons sentiments qui pèche justement par ce trop plein d’amour qui rend les compositions monotones et prévisibles. Si Adem en fait des tartines ou non, c’est à vous d’en juger. Mais on a bien l’impression qu’il en fait de plus en plus pour émouvoir de moins en moins.