"> Shame - Songs Of Praise - Indiepoprock

Songs Of Praise


Un album de sorti en chez .

8

Quels sont donc ce groupe juvénile et son premier effort que tout le monde (ou presque) encense en ce début d'année ?

Shame. Ce mot anglais déterminant le déshonneur s’est mué en l’espace de quelques mois en un insubmersible raz de marée musical, portant la signature de jeunes rejetons britanniques ayant, comme qui dirait, le vent en poupe. Tout sauf un hasard lorsqu’on sait que durant trois ans, le quintette londonien a enfilé les titres comme on enfile soigneusement les perles, sans jamais vraiment avoir planifié l’échéance d’une éclosion officielle. Au final, le collier se nomme « Songs Of Praise » et vient délivrer ce nouvel an d’un premier album majeur autant que salué.

Toute ressemblance à l’artwork du mythique « Pet Sounds » des Beach Boys serait fortuite, la comparaison entre les deux formations aux distinctes époques s’arrête net ici. Là, point de chaleur pondéreuse et de sable brûlant, mais plutôt une vague rock truffée d’attraits n’appartenant qu’à nos chers voisins britanniques, de l’empreinte racée et revendicative jusqu’à la gouaille nonchalante d’un leader capable de muter en bête de scène, des riffs qui grincent et des fûts domptés, sans omettre la trempe d’une inconditionnelle ambiance grisâtre ne demandant qu’une once de lumière pour exister. Réussir même à bannir l’austérité totale éclaire le tout, puisque Shame ne tombe finalement jamais dans la noirceur accablante qui pourrait faire rebrousser chemin, parvenant au contraire à ajuster sa rage au millimètre près et à régler ses rythmiques selon les humeurs désirées, quitte à légèrement dériver vers un rock transposable aux ondes (One Rizla, Tasteless, Gold Hole). A ne pas dire joyeux, mais loin d’être désœuvré.

C’est notamment par leur maîtrise et la maturité des débats que les jeunots convainquent, laissant la hargne viscérale pour les furieux tout en y empruntant les vociférations (Concrete, Lampoon), mais surtout en parvenant à aligner, dans un sublime pléonasme de 38 minutes, puissance et modération. Une idée de l’élégance loin d’être incongrue, beaucoup moins affolée qu’à l’avènement du punk, emplie d’une sérénité justifiée même lorsque le timbre de Charlie Steen sait se faire prestant et caverneux (The Lick, Angie). Tous les remous positifs sont donc bien confirmés, le cinq de Brixton est en route pour affoler les compteurs puisqu’il vient, à peine son premier coup de collier entériné, de garnir la jolie vitrine du post-punk d’outre-Manche…

 

Community Manager
  • Publication 2 403 vues16 janvier 2018
  • Tags ShameDead Oceans
  • Partagez cet article
  • Pas de concert en France ou Belgique pour le moment

Tracklist

  1. Dust on Trial
  2. Concrete
  3. One Rizla
  4. The Lick
  5. Tasteless
  6. Donk
  7. Gold Hole
  8. Friction
  9. Lampoon
  10. Angie

La disco de Shame

Food For Worms7
70%
Drunk Tank Pink7
70%
Songs Of Praise8
80%

Songs Of Praise