"> Sophie Hunger - Supermoon - Indiepoprock

Supermoon


Un album de sorti en chez .

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Bien plus tourmentée qu'elle n'y paraît, Sophie Hunger signe une pure merveille

On parle rarement à la première personne sur notre IPR chéri, petite incartade pour l’occasion :  « Supermoon » de Sophie Hunger est certainement l’album le plus compliqué que j’ai eu à chroniquer. Connaissez-vous cette sensation étrange d’un disque duquel vous vous sentez bien incapable de sortir les beautés malgré l’impact énorme qu’il a sur vous ? Me voilà devant ce dilemme, dilemme qui grandi au fur et à mesure des écoutes. Les premières donnèrent lieu à des remarques du type « ouais, sympa, un petit côté kitsch pas déplaisant », les suivantes, plus proches d’un « ah ouais, ça m’a l’air plus profond que ça », pour finir par des « mais qu’est-ce que c’est que cet album, il foisonne de tout, puissant et cristallin, parfait ». Le mot est lâché ! « parfait » un concept des plus dangereux dans le domaine artistique. Mais que dire d’autre !

On aime la musique pour ce genre de rencontre fortuite, les albums qu’on écoute sans attente particulière qui vous happent dans leur univers, qui vous marqueront par le moindre de leurs contours, autant de nouveaux horizons que l’on découvre encore à la dixième, vingtième écoute. Pourtant, les premières impressions, déjà très positives, mais plus conventionnelles, nous ont fait déceler un certains goût pour le gothique aérien des 80’s avec notamment le très Cocteau Twins Mad Miles. Ce n’est que bien après que l’on se rend compte que Sophie Hunger va plus loin, dans l’expression organique de ses démons. Ce qui a toujours été la limite du pendant 4AD du mouvement gothique c’est la froideur exacerbée, exagérée, rendant les productions trop schématiques et vite lassantes. Sophie, elle, s’emploie à marier la beauté de la mélancolie à la chaleur de l’âme humaine. Ceci rend « Supermoon » plus âpre à aborder, et le risque est grand de passer à côté.

Toutes ces considérations sont bien impalpables et ne vous aideront pas, vous lecteurs, à vous faire une idée précise de la bête. On peut par contre vous évoquer la rencontre de la folk (Supermoon), de la pop syncopée (Love Is Not The Answer), du rock joyeux (Superman Woman), de l’expérimental sur les titres dans la langue de Goethe et de la poésie magnifiquement déprimante sur la reprise de La Chanson d’Hélène. Mais ce qui fait la magie de toutes ces compositions, ce n’est pas tant la maîtrise des styles que l’âme que la dame y met, personnalité qui transcende les univers musicaux au prix de moments de grâce ultime comme cette apothéose magnifique de We Are The Living. Un travail énorme a été entrepris sur les arrangements, bien que tout passe naturellement dans les écoutilles, une foultitudes de détails, de fausses pistes, hantent  « Supermoon ». A cet égard il s’agit d’un opus où le passage du mp3 des écouteurs du smartphone au CD sur ampli, opère comme une vraie renaissance.

En conclusion, nul doute que beaucoup passeront à côté, d’ailleurs, si nous n’avions pas eu à vous écrire ces lignes, nous n’aurions certainement pas plus insisté. En cela, point de leçon à donner. Mais pour l’amour de la musique, de grâce placez ce « Supermoon » en haut de pile, et laissez-vous le temps de l’apprécier.

S’il ne devait en rester qu’un titre : We Are The Living.

 

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Tracklist

  1. Supermoon
  2. Mad Miles
  3. Love Is Not the Answer
  4. Superman Woman
  5. Die ganze Welt
  6. Fathr
  7. The Age of Lavender
  8. La chanson d'Hélène
  9. We Are the Living
  10. Craze
  11. Heicho
  12. Queen Drifter
  13. The Capitalist
  14. Am Radio
  15. Spaghetti mit Spinat
  16. Les plus grands cauchemars
  17. Weltmeister
  18. Universum

La disco de Sophie Hunger