Benjamin Fincher… Faut-il être fan de cet emblématique personnage pour lui emprunter son identité et mettre en musique ses songeries ? La formation lyonnaise joue sur le mystère de ce voyageur sur ce premier album, "Ellis Island", et entend bien nous faire voyager avec sa musique planante. Ellis Island, c’est la petite île, située en […]
Benjamin Fincher… Faut-il être fan de cet emblématique personnage pour lui emprunter son identité et mettre en musique ses songeries ? La formation lyonnaise joue sur le mystère de ce voyageur sur ce premier album, "Ellis Island", et entend bien nous faire voyager avec sa musique planante.
Ellis Island, c’est la petite île, située en face de New York, où étaient contrôlés les immigrants au début du siècle dernier. Le nom de Benjamin Fincher serait sur les listes de ces migrants… Ellis Island était le passage obligatoire pour accéder au rêve américain ; pour Jean-Baptiste Bec, le rêve américain se situerait plutôt du côté des grands song-writer folk. Le leader du groupe est souvent comparé à Elliott Smith. Il y a de cela, notamment dans sa voix, si poignante et accrocheuse, mais pas seulement. Benjamin Fincher nous avait mis en haleine avec son premier EP sorti en 2004. Ce premier album autoproduit est à la hauteur de nos espérances : des orchestrations hautes en couleur sur une écriture brillante, un lyrisme mesuré, des mélodies entre folk innocent (The Winter Song) et pop mélancolique (Why We Were Wrong, le profond The Man Who et ses choeurs poignants). Violoncelle, guitares électriques et acoustiques, claviers, mandoline, ukulélé s’attirent et se repoussent au gré des morceaux, sans jamais dénoter.
Calico Sky est sans aucun doute la pièce maitresse de ce travail, le pivot de l’album, le morceau qui permet de cerner et comprendre les forces qui habitent Benjamin Fincher. Les guitares et les claviers martèlent une intro progressive, renforcée par des choeurs discrets ; puis, au moment de l’apothéose sonique, une frêle guitare acoustique interrompt cette montée en pression pour ramener tout le monde sur terre avec des arpèges naifs et un chant dénudé ; la suite est une dentelle d’instrumentations savamment arrangées, qui ralentissent, accélèrent, se posent, nous plongeant dans un rêve éveillé. La clé du mystère Benjamin Fincher doit se cacher quelque part dans ce morceau, dans cette construction alambiquée. Dans un registre plus pop, Montana Slim joue la carte des ruptures de rythmes, avec ses gros riffs de guitares qui font taire les claviers vintage. Plus intimiste, Realtv Artless fait la part belle aux rythmiques binaires, avec son ukulélé et sa batterie simpliste.
La musique de Benjamin Fincher est magique, "Ellis Island" est indispensable. L’album est disponible ici.
- Publication 418 vues25 janvier 2008
- Tags Benjamin FincherAutoproduction
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Tracklist
- Whaling Down
- Why We Were Wrong
- The Winter Song
- Hollow Evening
- Lowell
- Calico Sky
- The Man Who...
- Montana Slim
- The Void - alternative version
- Overflow
- Realtv Artless
- Jane B.
- Escape Lane
- Upcoming Day