Un titre magnifique qui est la parfaite synthèse de ces douze chansons douces amères qui confirment encore et toujours Bertrand Betsch comme un artiste essentiel.

« La Vie Apprivoisée » est un album lumineux. Mais d’une lumière bien particulière, en demi-teinte. Un disque qui distille une énergie vitale au fil de ses titres. Une sorte de traité de vie habité par une mélancolie un peu acide. La magie noire des paroles de Bertrand Betsch c’est d’être au croisement de sentiments contraires. D’éclairer avec sensibilité les nuances et subtilités, et de montrer que le bonheur peut se colorer de tristesse et que cette dernière peut être mâtinée  d’une joie profonde, mais jamais béate.

Impossible d’écouter avec attention les chansons sans être submergé et interpellé par leur grâce délicate et puissante. Il y flotte un air faussement léger, parfois les mélodies ressemblent à des comptines, mais d’une étrange facture mordant toujours dans quelque chose de doucement acerbe.

Bertrand Betsch atteint avec cet album une dimension particulière, une sorte de plénitude. Avec des sommets, des chansons poignantes, à l’image de ces « Hommes Douleurs », lâchée mine de rien et qui est affolante de justesse et de beauté. Quel chanteur peut aujourd’hui se permettre un tel tour de force dans la simplicité ? Quel autre musicien peut sur une trame aussi minimaliste, tout en dentelle, délivrer un tel brûlot de sensibilité et de poésie ? Et l’on se dit alors que Bertrand Betsch appartient à la famille des plus grands songwriters, qu’ils soient français ou anglo-saxons.

• Publication 1 212 vues13 septembre 2016
• Tags Bertrand BetschLes Imprudences
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