Bertrand Betsch est peu connu du grand public et après l’échec commercial de ses deux premiers albums chez Lithium (« La soupe à la grimace » en 1997 puis « B.B. Sides » en 2002), il a même hésité à arrêter la musique. Cela aurait été bien dommage, car il nous aurait alors privé d’un des meilleurs disques de […]

Bertrand Betsch est peu connu du grand public et après l’échec commercial de ses deux premiers albums chez Lithium (« La soupe à la grimace » en 1997 puis « B.B. Sides » en 2002), il a même hésité à arrêter la musique. Cela aurait été bien dommage, car il nous aurait alors privé d’un des meilleurs disques de chanson française sortis l’année dernière : « Pas de bras, pas de chocolat », titre inspiré d’une célèbre plaisanterie vacharde.

Pour ce troisième opus, le chanteur s’est adjoint les services d’un proche, Hervé Le Dorlot, qui se charge d’étoffer des arrangements jusque ici très minimalistes. Et le résultat est épatant ! Le disque nous fait voyager avec une constante réussite de l’électrique à l’électro, du jazz à la fanfare, et s’autorise même une escale reggae sur Temps beau. Quant aux textes, ils sont très noirs, parfois cyniques, parlent de ruptures, du temps qui passe, de nos vies, de nos espoirs et de nos désespoirs. Bertrand Betsch, au phrasé et à la voix proches de Souchon, chante des mots simples, voire crus, mais vise toujours juste et sait appuyer là où ça fait mal.

« Pas de bras, pas de chocolat » est un album paradoxal : sombre mais lumineux, expérimental et pourtant accrocheur. Il vient d’être réédité dans une version agrémentée d’excellents titres inédits. Ne passez pas à côté sinon, cette fois, il risque fort de baisser les bras. Et pas de bras…

• Publication 638 vues25 février 2005
• Tags Bertrand BetschLithium
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