Beth Orton

Dix ans tout juste après "Trailer Park", Beth Orton signe un quatrième album tout en finesse, loin de l’emphase de "Daybreaker". Un retour à l’essentiel qui rappelle avec bonheur les grandes heures des chanteuses folk des sixties.

Pour ce nouveau projet, Beth Orton a travaillé avec le guitariste américain Jim O’Rourke. Charmé par les compositions de la chanteuse, le guitariste s’est proposé de produire l’album, réalisé en à peine deux semaines en studio. Chaque titre a été enregistré en une ou deux prises. Les arrangements sont très dépouillés. L’ensemble sonne presque live. De sa voix toujours sur le fil, Beth Orton livre des mélodies sensibles, laissant s’épanouir pleinement sa plume de songwriter. Elle assure aussi la grande majorité des parties de guitare, piano et harmonica. Jim O’Rourke s’est chargé essentiellement de la basse et du marimba, accompagné par Tim Barnes à la batterie.

Comme ceux de "Central Reservation", les quatorze titres de "Comfort of Strangers" évoquent autant de scènes que d’états d’âme, mais de façon moins mélancolique. Avec ses breaks de batterie incisifs, Worms marque une entrée en matière très bluesy, dévoilant une Beth sûre d’elle. D’une grande discrétion, les boucles rythmiques du langoureux morceau-titre, Comfort of Strangers, évoquent les collaborations passées de la chanteuse avec la scène électro. Sur Shadow of a Doubt, la basse résonne avec puissance, donnant une tonalité sixties, pour ne pas dire psychédélique, au morceau.

Un bien joli disque, annonçant sous les meilleurs auspices l’entrée de la chanteuse dans une nouvelle décennie musicale.