Devendra Banhart

Depuis le succès de I Feel Just Like A Child, il est de bon ton de citer son auteur, Devendra Banhart, à tord et à travers, pour peu qu’une conversation porte sur le folk. Or, huit ans ont passés...

Depuis le succès de I Feel Just Like A Child, il est de bon ton de citer son auteur, Devendra Banhart, à tort et à travers, pour peu qu’une conversation porte sur le folk. Or, huit ans ont passé depuis son inventif « Cripple Crow » et force est de constater que la griffe Devendra perd de la vitesse.

Le titre d’ouverture, Golden Girls, est la belle promesse du disque. Un crescendo susurré du bout des lèvres sur un riff défaillant qui nous invite « on the dancefloor ». C’est tentant. Oui, mais. L’invitation aurait été honorée avec plaisir si nos ardeurs n’avaient pas été calmées, nos velléités réduites à zéro sur Daniel, le titre suivant, bien trop sage pour provoquer un quelconque assaut des pistes de danse.

Hildegarde de Bingen, « religieuse bénédictine mystique » de son état selon l’encyclopédie, remet les choses en place sur le titre qui lui est destiné. Für Hildegard von Bingen s’étoffe à mesure que les partitions se délient, décomplexées, emportées dans le sillage d’une session rythmique stimulante. Celle-là même qui habille les grattouillements faussement ingénus de Devendra Banhart.

À la longue, un sentiment de monotonie nous assaille, trop prégnant pour que même son sens de la mélodie parvienne à nous emporter. Et tout ce qui faisait jadis sa singularité semble désormais nous ennuyer, comme l’usage immodéré de trémolos. Au fond, les meilleurs morceaux sont les moins écrits parce que plus spontanés musicalement.

« Mala » est donc un album en demi-teinte, avec du à prendre et du à laisser, qui laisse (et lasse) l’auditeur insatisfait au regard des belles espérances qu’il faisait miroiter. Devendra, reviens-nous !