"> Devendra Banhart - Oh me oh my… - Indiepoprock

Oh me oh my…


Un album de sorti en chez .

Je semble suivre une certaine thématique entre des groupes de disques dernièrement. Je vais briser une tradition? Devendra Banhart suit difficilement le Asa-Chang. Quoi que dans les deux cas, la question de savoir si une telle musique est saine pour l’esprit existe. Oui, on se demande si Devendra Banhart est une femme ou un homme. […]

Je semble suivre une certaine thématique entre des groupes de disques dernièrement. Je vais briser une tradition? Devendra Banhart suit difficilement le Asa-Chang. Quoi que dans les deux cas, la question de savoir si une telle musique est saine pour l’esprit existe.

Oui, on se demande si Devendra Banhart est une femme ou un homme. Pourquoi pas les deux? Dans son doublé vocal travesti rough on the edge, sur magnétophone comme ce chanteur bien aimé The Mountain Goats (que j’aime un peu sans comprendre l’incroyable hype), mais avec 100 fois plus de retrait psychologique et de brouillon maladif, naïf et terrorisant dans ses explosions vocales presque inhumaines, bestiales et lucifériennes, Banhart ressemble à très, très peu de monde. Sortez vos chapelets pour chasser le démon, il faut pratiquer l’exorcisme!

En harpant sa guitare sèche sans la maîtriser véritablement, en brisant ses cordes vocales comme un drogué en manque, un clochard solitaire, un cas de psychiatrie, un personnage qu’on observe de loin parce que le jugement vient toujours trop tôt chez le civil, Devendra Banhart passe près de prendre le bord après une écoute (Ah?c’est bien drôle, il n’a certainement aucune idée lui-même de son style : le genre qui accroche certains intellectuels qui mélangent originalité et manque de professionnalisme par paresse idiote et/ou véritable folie ; dans le genre l’insulte profonde demeure l’enregistrement de Wesley Willis par Frank Zappa (assez pour perdre un peu de respect pour Zappa)). On retourne à Banhart par charité chrétienne, parce qu’on est un intellectuel qui (blabla..)? Non. Il offre de la substance, quelque chose à se mettre sous la dent (on exclut « A Gentle Soul » et d’autres blancs de passage sans raison d’être).

Une belle expérience avec cet album : Cet après-midi, je dois aller à l’université et il fait trop froid (-37c ; ça dérange les lecteurs de l’Europe non?). On a l’impression que nos oreilles vont tomber raides mortes sur le sol. Toutes les protections du monde ne peuvent contrer ce vent de face, cette glace. Même l’eau courante devient de la glace. La buée sur mes lunettes se change…eh oui, en glace. Devendra Banhart lance dans mon lecteur portatif Yes, it’s cold outside, yes, it’s cold outside, we should come inside ’cause it’s cold outside […] ; moi qui avait fait ce choix de disque dans l’ignorance.

Certainement que Banhart va perdre de son intérêt s’il continue avec d’autres albums dans ce même moule. L’avantage du débutant est de ne pas avoir de passé. Ainsi, la comparaison avec le passé est impossible. Cela n’enlève rien à la belle forme d’expression sentie de « Oh Me Oh My… ».

Chroniqueur