Depuis quelques années maintenant, les bons groupes belges poussent comme des champignons sur une terre fertile. De dEUS à Ghinzu en passant par Soulwax, Venus, Girls in Hawaï, Sharko ou Zita Swoon, la Belgique nous livre régulièrement ce qu?elle a de meilleur sous le coude. Concernant Ghinzu et cet opus, il s’agit de regarder dans […]
Depuis quelques années maintenant, les bons groupes belges poussent comme des champignons sur une terre fertile. De dEUS à Ghinzu en passant par Soulwax, Venus, Girls in Hawaï, Sharko ou Zita Swoon, la Belgique nous livre régulièrement ce qu?elle a de meilleur sous le coude. Concernant Ghinzu et cet opus, il s’agit de regarder dans le rétroviseur. Ce « nouvel » album de Ghinzu n’en est pas vraiment un. Les Wallons (et leur label) ne s’attendant pas au succès miraculeux de « Blow », leur deuxième disque paru en 2004, ils avaient tout simplement relégué aux oubliettes le premier véritable opus du groupe. « Electronic Jacuzzi » ressort donc aujourd’hui, après avoir été quasiment introuvable en France et en Belgique depuis 2001.
Sorti en décembre 2000 en Belgique, « Electronic Jacuzzi » tissait la toile musicale alambiquée de ces nouveaux venus. Dans le sillon de dEUS, Ghinzu, avec son chanteur à la voix rocailleuse et désabusée et ses ambiances joliment vaporeuses, proposait à l’époque un tracklisting légèrement plus étoffé (deux titres en plus) que celui de la réédition d’aujourd’hui. Un poil moins accessible que « Blow », l’album par lequel tout a commencé en France, « Electronic Jacuzzi » claudique entre rock indé cradingue et effluves jazzy poussiéreuses. Il ne faut rien voir de péjoratif dans ces considérations, au contraire : l’univers de Ghinzu est déjà en place, sans aucune concession (contrairement à « Blow » qui en recèle plus d’une, dont le joli coup FMesque Do You Read Me ? ») et avec des compositions empreintes d’une grâce évidente (One Shot Ballerina, Turn Up The Satan) qui rappellent certains coups de maîtres mélancoliques de ?dEUS justement, sur « In A Bar Under The Sea » (1996).
On parle ici de mort, de tristesse, de sexe et d’alcool sans pour autant tomber dans le pathos narcisso-arrogant de beaucoup de groupes s’essayant à l’exercice. La touche Ghinzu est bien plus théâtrale (genre belge par excellence) et ironique que cela. « Electronic Jacuzzi », grâce aux excellents Dracula Cowboy ou R2D3, distille son liquide bouillant dans nos oreilles, nous forçant à regarder un petit peu en arrière, alors que « Blow » n’avait pas encore tout soufflé sur son passage. Une surprenante façon -et pas si désagréable- d’en apprendre un peu plus sur le passé anonyme d’un groupe qui compte aujourd’hui parmi les piliers de cette scène rock européenne décidément de plus en plus décentralisée.
- Publication 542 vues28 novembre 2005
- Tags GhinzuAtmosphériques
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Tracklist
- Turn Up the Satan
- Dolly Fisher
- Dragon
- R2D3
- Thoughts behind the scene
- Electronic Jacuzzi
- Dracula cowboy
- One shot ballerina
- Bingo it's heaven/Get up